Etude De L’impact Des Polluants Sur La Moule Mytillus Galloprovincialis (lmk, 1819) À L’aide D’un Biomarqueur Génotoxique À Travers Une Expérimentation De Transplantation Et Des Bioessais

Résumé: L’objectif du présent travail est l’étude de l’impact de la pollution sur les espèces marines à travers la stratégie de la biosurveillance active, par l’utilisation de la transplantation d’une part et les bioessais d’une autre part. La moule Mytilus galloprovincialis provenant d’un site présumé non contaminer (Chaib Rasso, Tlemcen) est transplantée pendant un, deux et trois mois au niveau du port de Ghazaouet, zone caractérisée par un fort gradient de pollution urbaine, industrielle et portuaire. Ensuite, la population de moules sauvages a subi une contamination in vivo durant 08 jours afin d’examiner l’effet cytogénotoxique du B(a)P (10µg/l), CuSO4 (50µg/l) et du mélange des deux composés (B(a)P à 5µg/l + CuSO4 à 25µg/l) sous les conditions de laboratoire. Pour cela, un biomarqueur de génotoxicité (test des micronoyaux MN) a été utilisé pour suivre l’impact de la contamination des moules transplantées et celles contaminées in vivo au laboratoire. De plus, des indices physiologiques (indice de condition IC et les indices organo-somatiques IR et IGS) ont été calculés pour les individus transplantés. Les résultats montrent une corrélation négative de la variation des MN au niveau des cellules branchiales avec l’IC et une corrélation positive avec la durée de mouillage des moules dans PG. D’autant plus, les résultats signalent une corrélation significative entre l’IC, IR et IGS. En outre, les résultats indiquent que les MN au niveau de l’hémolymphe et des cellules branchiales des moules transplantées durant un, trois et six mois au PG sont significativement plus élevés (p < 0.05) que ceux du site de référence. Néanmoins, aucune différence significative n’a été notée entre les trois transplants au niveau des deux organes. En comparant les fréquences des MN entre les deux organes, les résultats ne marquent pas des valeurs significatives sauf chez les transplants d’un mois où l’hémolymphe montre des valeurs plus élevées (p < 0.05) que les branchies. Concernant la contamination in vivo, les moules contaminées par B(a)P, CuSO4 et le mélange affichent des valeurs des MN significativement plus élevées (p < 0.05) que les témoins à 03 et 09 jours de prélèvement au niveau des deux organes. Or, aucune différence significative des MN n’a été enregistrée entre les deux organes pour les trois contaminants à 03 et 09 jours de prélèvement. D’autant plus, la comparaison des fréquences des MN entre les polluants puis entre les deux temps de prélèvements (jour 03 et jour 09), ne montrent ainsi aucune différence significative. Notre étude confirme l’importance de la biosurveillance active comme stratégie utile pour évaluer l’impact des polluants ainsi que l’intérêt pratique du test des micronoyaux en tant qu’outils précoces de détection des altérations chromosomiques ; sans oublier d’intégrer le suivie de l’état physiologique des moules dans les programmes de biosurveillance en parallèle avec les mesures des biomarqueurs.

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