Contribution À La Lutte Contre La Cécité Cornéenne Dans L'ouest Algérien- Prise En Charge Des Kératoplasties À Haut Risque De Rejet.

Résumé: La néo vascularisation cornéenne constitue le stade terminal de la plupart des pathologies inflammatoires et traumatiques du segment antérieur de l’œil. La perte de la transparence cornéenne, représente actuellement 1,7 % des cas de cécité, recensés au niveau national. Cette cécité cornéenne est dans la majorité des cas évitable en amont par une prise en charge correcte des pathologies de la surface oculaire. Malheureusement, la greffe de cornée représente souvent l’ultime possibilité thérapeutique de ces pathologies, avec un pronostic souvent défavorable en cas de néo vascularisation cornéenne préalable à la greffe. La néo vascularisation est actuellement admise comme principal facteur de risque de rejet d’une greffe de cornée. Ainsi donc, c’est contre ce facteur que nous avons essayé de lutter pour moduler positivement le pronostic de ces greffes à haut risque de rejet. Notre travail, a d’abord consisté en une étude rétrospective portant sur 400 greffes de cornée réalisées au sein de l’EHS ophtalmologie d’Oran sur une période de 7 ans (Avril 2004 à Avril 2011), en analysant avec détail, les cas de rejet recensés, ayant bénéficié des moyens de prévention et de traitement classiques, disponibles dans notre service durant cette période (corticothérapie locale et générale plus ou moins associée à la ciclosporine en topique). L’objectif de notre travail prospectif sur une cohorte de 40 patients suivis durant 6 mois à 2 ans, était d’étudier l’effet de l’antiVEGF sur la néo vascularisation cornéenne. Nous avons montré que l’injection sous conjonctivale de 0,5 mg de Ranibizumab réduisait la surface cornéenne néo vascularisée de 37,9 % à 3 mois avec un effet maximal à un mois (réduction de 48 %). Nous avons également constaté l’innocuité du produit utilisé par cette voie sous conjonctivale, avec très peu d’effets secondaires, pratiquement insignifiants. L’adjonction de cette nouvelle approche thérapeutique a nettement amélioré le taux de succès des greffes à haut risque de rejet, et ce, principalement grâce à la réduction de la néo vascularisation cornéenne préexistante à la greffe. Enfin nous espérons, par ce modeste travail avoir contribué à la lutte contre la cécité cornéenne dans notre pays, en donnant une chance à nombreux patients jusque-là considérés comme au-dessus de toute possibilité thérapeutique.

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