Les Péritonites Post-opératoires : Aspects Épidémiologiques, Cliniques Et Thérapeutiques.

Résumé: Introduction : Les péritonites postopératoires restent grevées d'une lourde mortalité qui varie de 30% à 50% selon les séries internationales [2-4]. Ces affections sont très hétérogènes d’où la difficulté de les diagnostiquer précocement. La reprise chirurgicale avant l’installation de défaillances multi organe reste la préoccupation majeure du clinicien. L’objectif principal de notre étude était d’évaluer les données épidémiologiques, clinico-pronostiques et les modalités de prise en charge des péritonites postopératoires (PPO). Matériel et méthode : C’est une étude descriptive rétrospective et prospective qui porte sur 127 patients. Cette étude est rétrospective de la période de septembre 2011 à septembre 2015 et prospective de la période d’octobre 2015 à décembre 2017. Tous les patients avaient été opérés au service des urgences médico-chirurgicales du CHU d’Oran pour le diagnostic de péritonite postopératoire (PPO) et avaient été pris en charge au niveau des 03 services de chirurgie générale du CHU d’Oran, à savoir, les UMC, le pavillon 10 et le pavillon 14. Résultats : Au terme de notre étude, la moyenne d’âge des patients repris pour PPO était de 48,13 ans avec une prédominance masculine à 56,7%. La majorité des patients avaient été opérés initialement dans un contexte d’urgence (65,3%) et neuf patients sur dix étaient au moins de classe 2 de la classification d’Altemeier au cours de l’intervention initiale. Le délai moyen de reprise chirurgicale était de 7,67 jours. Le tableau clinique était dominé par la fièvre (65,4%), les signes d’irritation péritonéale dans (75%) et un écoulement anormal (54,3%). Un patient sur cinq avait présenté un état de choc (20,4%). Le lâchage anastomotique était présent dans 41,7% des cas. La mortalité était de 29,9%. Sept décès sur dix étaient âgés de plus de 49 ans. Le score de gravité de Mannheim supérieur à 26, était significativement lié au taux de décès. Conclusion : Les péritonites postopératoires restent des affections sévères grevées d’une mortalité importante, particulièrement chez les sujets âgés, fragiles ou pris en charge tardivement. La survenue d'une ou de plusieurs défaillances viscérales en période postopératoire précoce, doit constituer un signe d'alerte et impose d'éliminer rapidement une complication infectieuse intraabdominale. La gestion de cette complication doit faire appel à une collaboration multidisciplinaire.

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