Evaluation Du Parasitisme Par Les Strongles Digestifs Et De L’efficacité Du Traitement Anthelminthique Chez Les Ovins Dans La Région De Tiaret

Résumé: Les strongles digestifs sont connus être à l’origine de pertes économiques notables chez les ruminants.Les traitements anthelminthiques mal planifiés ont conduit à l’apparition d’une résistance des parasites au niveau mondial. En Algérie, la situation de ce parasitisme est peu documentée et le problème de la résistance négligé. Cette étude qui entre dans ce contexte, est relative au parasitisme gastro-intestinal chez le cheptel ovin en zone semi-aride d’Algérie, en particulier les strongles digestifs. Elle a été menée entre 2004 et 2007, dans la région de Tiaret, sur un échantillon total de 689 têtes ovines. Trois techniques de laboratoire ont été utilisées pour la recherche des parasites (coproscopie, coproculture, examen macroscopique d’organes digestifs).Pour l’année 2004, le taux global d’infestation des moutons (N= 423) a été de 78,9 %.Les parasites identifiés étaient des protozoaires (Coccidies du genre Eimeria), des Cestodes (Moniezia, Avitellina), et des Nématodes, les plus nombreux :- Nématodes de l’appareil respiratoire (3 genres) : Dictyocaulus, Protostrongylus, Muellerius.- Nématodes du tube digestif (10 genres): Marshallagia, Teladorsagia, Haemonchus, Trichostrongylus, Nematodirus, Cooperia, Chabertia, Oesophagostomum, Skrjabinema, Trichuris.Les strongles digestifs étaient les parasites dominants, avec une prévalence globale de 63,6 %. Le parasitisme était faible à moyen, avec deux pics saisonniers (printemps, automne). L’excrétion fécale des oeufs de strongles (Opg) était faible durant la grande partie de l’année, avec un taux individuel > 1000 opg de seulement 14 %. Son importance a été notée chez les brebis gestantes (maximum de 7250 opg) et les agneaux (maximum de 3400 opg), relevés en novembre, au nord de la région. Chez ces derniers, les parasites dominants étaient des genres Nematodirus et Eimeria, qui doivent être à l’origine de pathologies importantes. Chez les brebis, les strongles étaient dominants, avec une forte présence et production des oeufs par les parasites vers la période de gestation, en rapport avec le phénomène de « periparturient rise » qui a été confirmé. Le parasitisme était plus faible au sud de la région (Ain Deheb), où le taux d’infestation a été de 47,8 %, avec des Opg très bas (< 500), et deux genres dominaient en saison chaude : Nematodirus et Marshallagia. Une enquête auprès des vétérinaires et des éleveurs a révélé que deux anthelminthiques seulement étaient le plus fréquemment utilisés (Albendazole et Ivermectine),sans analyse préalable.Un test d’efficacité (FECRT) a touché 101 têtes ovines pour l’albendazole et 42 têtes pour l'ivermectine. L’efficacité globale de l’albendazole a été de 94 %, donc insuffisante, avec la persistance élevée de deux genres de strongles : Marshallagia (59,6 %) et Nematodirus (21,4 %), parasites fréquemment rencontrés chez les ovins de la région. L’efficacité de l’ivermectine a été élevée sur les différents strongles digestifs (>95 %). Les résultats de l’étude permettent de recommander une nouvelle stratégie relative à la lutte contre les strongles digestifs, par le recours aux analyses de laboratoire, la diversification des produits anthelminthiques et une planification des traitements adaptée à chaque région, afin d’éviter l’expansion de la résistance des parasites.

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