Algérie : Les Effets Économiques De L’ajustement Structurel*

Résumé: L’Algérie vit depuis le milieu de la décennie 1980 une phase lente de rupture forcée avec les fondements du système économique administré et les pratiques économiques passées. Dans les discours comme dans les faits, les « réformes économiques » se substituent peu à peu aux « politiques de développement » antérieures, ces dernières ayant conduit à une crise économique structurelle dont la crise de l’endettement extérieur à partir de 1986 à la suite de la baisse drastique des revenus tirés de l’exportation des hydrocarbures n’en constitue en fait qu’une des multiples manifestations. Après une décennie d’application des réformes économiques et plus de trois années d’exécution du programme dit de facilités de financement élargi, il est facile de constater que les restructurations sectorielles, notamment dans l’industrie, marquent le pas et demeurent encore au stade de la réflexion. Plus globalement, le retard enregistré à la fois dans l’élaboration d’une stratégie de développement à moyen et de long termes et dans la concrétisation de l’autonomie réelle des EPE annonce, bien évidemment, une gestion difficile de l’après programme d’ajustement structurel au-delà de mars 1998, et cela malgré l’embellie financière actuelle dont nous avons déjà relevé la fragilité. Au moment où l’Algérie négocie son adhésion à l’Organisation Mondiale de Commerce (OMC) et affiche sa disponibilité à parachever un record de libre-échange avec l’Union Européenne, de quelle marge de manœuvre disposent les autorités publiques pour faire sortir le pays du cadre strictement commercial qui maintient ses relations économiques internationales dans la fonction traditionnelle de fournisseur de produits énergétiques (la mono-exportation) et de consommateur passif de produits manufacturés, de services, de technologies ? Comment élever la capacité de l’économie à un niveau de productivité et de compétitivité telle qu’elle puisse générer une épargne interne hors hydrocarbures conséquente et diversifiée pour financer l’accumulation future sans dysfonctionnements majeurs ? *Cet article est la première partie (rédigé par l’auteur) d’une étude réalisée pour le compte de la Fondation Friedrich EBERT. Mourad BOUKELLA et Abdelhamid MEZAACHE. Ajustement structurel et politique sociale : le cas de l’Algérie. Alger, octobre 1997.

Publié dans la revue: إدارة