Enquête Ethnobothanique Sur Les Plantes Médicinales Utilisées Dans Le Traitement Des Maladies Infectieuses Dans La Région De M’sila Et Évaluation De Leur Activité Antimicrobienne

Résumé: L’objectif principal de cette enquête ethnobotanique est de documenter les connaissances indigènes et de mettre en évidence la diversité floristique de cette zone d’étude (la région de M’sila, Boussaâda et Sidi Ameur) afin d'établir un catalogue des plantes médicinales utilisées pour traiter les maladies infectieuses. Grace à une analyse quantitative et qualitative de la flore répertoriée, les résultats obtenus provenaient de 150 personnes ont permis de recenser 101 espèces médicinales réparties en 47 familles avec la prédominance des Lamiaceae (12 espèces).La feuille était la partie la plus utilisée des plantes (28.60%) et la majorité des remèdes ont été préparés sous forme de décoction (34.26%) ; les affections les plus citées étaient la grippe et les blessures (5.21%). L’intérêt thérapeutique des espèces Artemisia herba alba, Artemisia campestris et Juniperus phoenicea L.a été mis en évidence en soumettant les extraits acétoniques des parties aériennes à un dosage des polyphénols, des flavonoïdes et à la détermination des activités antibactériennes et antifongiques. L’extrait d’A. campestris a le taux le plus élevé de polyphénols et de flavonoïdes avec 168.05μg équivalent d’acide gallique/mg d’extrait, pour les polyphénols et 84.04 ± 0.52μg équivalent quercétine/mg d’extrait, pour les flavonoïdes. L’activité antibactérienne a été évaluée en utilisant quatre souches (G+ et G–) ; tous les extraits ont une activité contre S. aureus avec une inhibition maximale de 23±1 mm obtenue par l’extrait d’Artemisia campestris, contrairement à P. aeruginosa qui est résistante aux extraits testés. E. coli est sensible à l’extrait d’A. herba alba et J. phoenicea L avec un diamètre de 12.66 mm et 12 mm, respectivement, alors que le seul extrait qui inhibe la croissance de E. cloacae est celui de J. phoenicea, avec une zone de 11.5±0.70 mm. L’activité antifongique a été testée vis-à-vis de trois moisissures ; pour Aspergillus niger le pourcentage d’inhibition le plus élevé était obtenu par l’extrait d’ A. campestris (31.57%, jour 7), par ailleurs, les souches Fusarium sp. et Penicillium sp. sont plus sensibles à l’extrait d’A. herba alba avec un pourcentage de 48.78% (jour 7) et19.04% (14 jours), respectivement. Les résultats obtenus constituent une source d’informations très précieuse sur les plantes médicinales utilisées dans le traitement des maladies infectieuses dans la région étudiée.

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