Acinetobacter Baumannii Résistant À L’imipénème : Ce Pathogène Impressionnant

Résumé: Acinetobacter baumanni est actuellement reconnu comme responsable d’infections nosocomiales sévères, particulièrement dans les unités de soins intensifs. Objectif: le but de la présente étude est de déterminer la fréquence des résistances aux antibiotiques chez les souches d’Acinetobacter baumannii isolées au CHU de Constantine. Matériel et méthodes: les souches isolées ont été identifiées, au début de l’étude, par des galeries API 20 NE (Bio Mérieux) puis, par la suite par l’automate MicroScan Walk Away96 (SIEMENS). La sensibilité des souches aux antibiotiques a été déterminée par la méthode de diffusion sur gélose de Mueller- Hinton selon les recommandations du CLSI (Clinical Laboratory Standards Institute). Les CMI de l’imipénème, déterminées par la méthode des bandelettes E.test, et le test de Hodge modifié ont été réalisées sur 50 souches résistantes à cet antibiotique. Une vingtaine de souches parmi ces dernières ont fait l’objet d’une caractérisation moléculaire pour déterminer les gènes impliqués dans la résistance à l’imipénème. Résultats : au total, 2247 souches d’A.baumannii ont été isolées entre janvier 2007 et décembre 2016. Les hémocultures, les aspirations trachéales et les pus ont été les principales sources d’isolement. La résistance aux bêtalactamines est très élevée: pipèracilline (95.7%), ceftazidime (92.9 %) et imipénème (69.4%). La résistance aux aminosides varie de 71.5% pour l’amikacine à 81,5% pour la gentamicine. Les taux de résistance à la ciprofloxacine et au cotrimoxazole étaient de 77.2% et de 87.7% respectivement. Aucune souche de notre série n’est résistante à la colistine. La résistance à l’imipénème a évolué de façon impressionnante, elle est passée 26% en 2007 à 88.1% en 2016, elle est plus importante dans les unités de soins intensifs ; 57.1% des souches résistantes aux carbapénèmes proviennent de ces structures. Conclusion: la résistance de cette espèce aux antibiotiques actuellement disponibles est alarmante, particulièrement dans les unités de soins intensifs et nécessite la mise en place d’une stratégie efficace de lutte pour arrêter la diffusion de ce microorganisme.

Publié dans la revue: journal algérien de médecine