La Réutilisation Des Eaux Usées Épurées Et Leur Impact Sur Les Cultures Irriguées (cas De L’oasis De Ouargla).

Résumé: En raison des conditions climatiques arides qui prévalent en Algérie, associées à des ressources en eau naturelles limitées, et grâce à une disponibilité importante en eaux usées épurées (EUE), l’Etat algérien a choisis le recours vers la réutilisation de ces eaux non conventionnelles en agriculture. A cette fin, l’Oasis de Ouargla a été désignée par les pouvoirs publics comme station pilote pour expérimenter cette réutilisation. La présente étude vise à évaluer les impacts de la réutilisation des EUE de la station d’épuration (STEP) de Ouargla sur le sol et les cultures irriguées au niveau du périmètre agricole du canal de transfert des EUE vers leur exutoire final, situé à une quarantaine de kilomètre en Nord de cette STEP. L'objectif de notre travail est d'examiner la qualité de ces eaux et leurs impacts sur les sols et les cultures irriguées afin d’évaluer les risques potentiels associés à cette pratique. Deux groupes de parcelles agricoles ont été sélectionnées, l’un est irrigué avec les EUE et l’autre est irrigué avec les eaux conventionnelles (EC) issues d’un puits. Le diagnostic de la qualité des EUE montre que les valeurs moyennes de certains paramètres ne sont pas conformes aux critères de réutilisation. Il s’agit de la CE, la DCO et les MES, dont les valeurs atteignent 13,51 mS/cm, 132,95 (mg/l) et 90,23 (mg/l), respectivement. La concentration d'éléments traces métalliques (ETM) est inférieure aux normes algériennes (JORADP, 2012) et de l'agence de protection de l’environnement des États-Unis (USEPA, 2012), à l'exception du cadmium et du cobalt. La concentration des coliformes fécaux est supérieure à celle indiqué dans la réglementation en vigueur. La concentration de parasites est nulle. Les résultats obtenus ont également montré que l’irrigation du sol avec les EUE a entraîné une légère augmentation des valeurs moyennes de CE, du gypse, de matière organique et du rapport d'adsorption du sodium (SAR) par rapport au sol de parcelles témoins. Quant à l’impact de l’irrigation avec les EUE sur les cultures irriguées, les résultats montrent que les dattes irriguées avec ces eaux renferment plus de sels que celles irriguées avec les EC, avec une valeur moyenne égale à 4,70 mS/cm contre 2,29 mS/cm respectivement. Sur le plan microbiologique, les échantillons analysés indiquent une absence totale de coliformes fécaux, de moisissures et de salmonelles dans les dattes irriguées avec les EUE. Sur le plan chimique, les dattes sont contaminées par les ETM avec différentes concentrations. Certaines d’entre elles ont dépassé les limites admissibles dictées par la réglementation. Néanmoins, il n'existe aucun risque pour la santé de l’homme perceptible associé à la consommation de ces dattes, car le quotient de danger (QD) et l'indice de danger (ID) des ETM étudiés sont tous deux inférieurs à 1.

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