Recherche Sur La Faunistique, L'écologie Et La Biogéographie Des Trichoptères Des Cours D'eau De Kabylie (tizi-ouzou, Algérie)

Résumé: Une étude trichoptèrologique a été réalisée dans le bassin versant du Sébaou (Kabylie, Algérie) durant trois années consécutives (2011-2013). Trente stations lotiques ont été prospectées entre 100 et 1170 m d’altitude et les prélèvements de Trichoptères (larves, nymphes) ont été faits à l’aide de moyen d’échantillonnage quantitatif complété par des prélèvements qualitatifs.Le filet Surber est utilisé pour le faciès lotique, le Troubleau pour le faciès lentique et le filet entomologique pour la chasse d’adultes. Le présent travail a permis de recenser 32 espèces de Trichoptères réparties en 21 genres et 13 familles.La famille des Brachycentridae et les genres Micrasema et Allogamus sont nouveaux pour l’Algérie et six espèces (Allotrichiapallicornis, Hydroptilavectis, Orthotrichiasp.,Stactobiasp.,Hydropsychefezana et Hydropsycheobscura) le sont pour la Kabylie. Par ailleurs, dans des relevés complémentaires effectués dans les massifs montagneux des Aurès, deux autres espèces sont de nouvelles citations : Limnephilusbarbagaensisn.sp. est nouvelle pour la science et Micropternatestacea l’est pour l’Afrique du Nord.Ces résultats portent à 41 le nombre d’espèces de Trichoptères connu actuellement de Kabylie et à 83 sur le territoire national. Ceci constitue une appréciable contribution à la connaissance des Trichoptères du Maghreb. La faune trichoptérologique de Kabylie est nettement paléarctique, dominée par des éléments à distribution Ouest-méditérranéenne. Son originalité est marquée par la présence d’une proportion élevée d’endémiques (35 %).La distribution longitudinale des espèces des cours d’eau de Kabylie semble être déterminée essentiellement par l’effet station qui dépend évidemment de la structure et de la composition de la mosaïque d’habitats offertes à la faune trichoptérologique des cours d’eau étudiés. Une analyse factorielle des correspondances et une classification ascendante hiérarchique ont permis de définir une distribution spatiale à trois zones, avec des peuplements bien déterminés. La première, mal définie, se dessine autour de deux sous-groupes : le premier comprend les espèces alticoles dont le développement s’accommode de températures basses, le second comprend les formes montagnardes à amplitude altitudinale assez large (380-1170 m). La seconde zone se dessine autour de 7 espèces sténotopes et qui semblent ne pas supporter le réchauffement de la basse vallée. Ce groupe d’espèces peut être considéré comme significatif de la zone de transition rhithral-potamal. La troisième zone englobe trois stations individualisées par la présence de 5 espèces ayant pour habitat préférentiel les torrents de moyenne montagne (alt. 480-910 m) à couvert végétal très dense.

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