L’ Archéen Du Hoggar : Géochronologie Et Évolution Géodynamique

Résumé: Les séries archéennes les plus anciennes reconnues au Hoggar se trouvent dans le terrane de l’In Ouzzal (Hoggar occidental) et les Gour Oumelalen (Nord Hoggar). Le terrane de l’In Ouzzal, malgré les très hautes températures atteintes (> 1000°C) au Paléoprotérozoïque (2000 millions d’années) conserve les caractéristiques des terrains archéens avec les suites bimodales à granites de type TTG (tonalite, trondhjémite, granodiorite) et les ceintures vertes. Un modèle d’évolution depuis le stade d’accrétion (3.3-2.65 Ga) jusqu’au stade de structuration en dômes et bassins au cours de l’Archéen tardif (2.5Ga) est proposé pour le terrane de l’In Ouzzal. L’individualisation d’une croûte continentale juvénile composée de tonalites et de trondhjémites s’est déroulée à l’Archéen précoce entre 3.3 et 3.2 Ga. Une telle croûte sialique, se forme probablement par accrétion latérale d’arcs insulaires, suivant un schéma qui s’apparente à celui de la tectonique moderne. Une deuxième mise en place de TTG se réalise vers 2.7 Ga en relation avec la remobilisation, au moins partielle, d’une croûte plus ancienne. Vers 2.65 Ga se mettent en place des granites alcalins similaires en composition aux granites des rifts. Le dépôt de métasédiments comme des pélites Al-Mg , des quarztites rubannées à magnétite, des formations carbonatées associées à la mise en place de tholéiites hautement magnésiennes et de roches ultramafiques (komatiites, basaltes komatiitiques) s’est réalisé autour de 2.7- 2.6 Ga. Ces séries s’apparentent aux ceintures de roches vertes archéennes. Le dernier événement magmatique à l’Archéen vers 2.5 Ga correspond à la mise en place d’une série granodioritique à monzogranitique similaire aux granites calco-alcalins archéens CA1 et CA2 définis par Sylvester (1994). La structuration en dômes granitiques et en bassins de ceintures vertes est contemporaine de cet évènement de l’Archéen tardif. Dans les Gour Oumelalen, les gneiss archéens sont représentés par le complexe des gneiss rouges où des âges d’environ 2.7 Ga ont été obtenus (U-Pb sur zirconpar SIMS et TIMS). Les âges modèles Nd suggèrent que ces gneiss se sont formés par la remobilisation d’un protolithe plus ancien d’âge compris entre 3 et 3.2 Ga. Il n’y a aucune évidence d’âge à 3.5 Ga comme cela avait été suggéré par les travaux antérieurs obtenus par la méthode Pb-Pb (Latouche, 1978).

Publié dans la revue: Bulletin du Service Géologique de l'Algérie