Approche Séro-épidemiologique Des Avortements À T. Gondii Et N. Caninum Chez La Brebis Dans La Région Est D’alger

Résumé: Les élevages ovins payent un lourd tribut aux infections abortives à travers le monde. Les causes infectieuses d’avortement sont multiples avec des incidences diverses. Dans cette étude, nous avons fait le point sur Toxoplasma gondii et Neospora caninum, deux parasites reconnus pour leur effet abortif chez les ruminants. Dans cette étude qui a eu lieu dans quelques exploitations ovines de la région Est d’Alger, nous avons estimé dans un premier temps, le taux d’avortement chez les brebis qui était de 25% (IC 95% 19,3% -29,1%) ainsi que quelques facteurs de risque influençant négativement le maintien de la gestation chez la brebis. Les facteurs tels la race, l’âge, la parité, la présence de chats et la vaccination se sont révélés significativement associés à la survenue des avortements chez les brebis (p < 0,05). Dans un deuxième temps, nous avons étudié la séroprévalence vis-à-vis de T. gondii et N. caninum, les facteurs de risque liés à l’exposition à ces parasites, ainsi que l’association de ces derniers aux avortements observés chez les brebis. Pour ce faire, un total de 184 sérums de brebis a été analysé en utilisant un kit ELISA indirect. Les résultats ont montré que 49% (IC95% 41,62%-56,37%), 22,82 % (IC95% 15,89%- 28,10%) et 15 % (IC95% 10%-20,4%) des sérums étaient positifs à T. gondii, N. caninum et à une coïnfection par les deux parasites respectivement. L’analyse des facteurs de risque susceptibles d’influencern le risque d’exposition à T. gondii et/ou N. caninum a permis de mettre en évidence une association entre l’âge et la séropositivité vis-à-vis de N. caninum et vis-à-vis d’une coïnfection par les deux parasites, une association entre la parité et la séropositivité vis-à-vis de N. caninum et enfin une relation positive entre la séropositivité à T. gondii et la présence de chats dans les fermes. Les autres facteurs étudiés n’ont pas été influents. L’étude épidémiologique de type cas témoin a montré une association positive entre l’apparition d’avortement chez la brebis et la séropositivité vis-à-vis de T. gondii ou de N. caninum. Ce lien est d’autant plus étroit lorsque les deux pathogènes sont en coïnfection chez la brebis. Au vu de tous ces résultats obtenus, nous pouvons conclure que T. gondii et N. caninum devraient figurer systématiquement dans le diagnostic différentiel des avortements chez la brebis en Algérie.

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