Contribution À La Reconnaissance Du Processus De Formation Du Territoire De La Ville D'el-djezair,avant1830

Résumé: Le terme « Fahs», qui désigne le territoire immédiat de la ville d’El-Djezaïr avant 1830, semble être une expression enracinée dans la mémoire collective des Algérois. Si les dictionnaires lui attribuent la définition de campagne, environs ou encore banlieue de la ville, le terme reste une notion à identifier, surtout, des points de vue : étendue et type d’habitat. Certains historiens distinguent le Fahs d’El-Djezaïr en trois entités reconnaissables par rapport à leur accessibilité : Fahs de Bab-Azoun, Fahs de Bab El-Oued et Fahs de Bab El- Gjedid. Les archives, notamment de l’administration ottomane, le mentionnent comme étant un lieu-dit implanté autour de la ville. Par ailleurs, la banlieue d’El-Djezaïr, avant les urbanisations modernes du 19 et 20ème siècle qu’elle a connues, constituait l’aire de production et d’activité de la ville, une aire qui lui a, toujours, été nécessaire et pertinente. L’ensemble : ville / aire de production et d’activité, formait un territoire spécifique et particulier de par sa géomorphologie tant douce et plate permettant l’agriculture et le pâturage, tant rude et escarpée permettant l’extraction des matériaux de construction, .... . Le territoire de la ville d’El-Djezaïr, de par sa stratification à travers les siècles, est devenu une oeuvre collective de plusieurs civilisations. Il a, par conséquent, acquis une valeur patrimoniale exceptionnelle. La présente recherche vise la reconnaissance du territoire de la ville d’El-Djezaïr ainsi que la logique établie entre sa géomorphologie et les types d’implantation humaine qui s’y sont consolidés à travers l’histoire. Pour ce faire, la présente recherche s’appuie sur l’exploitation des sources et des références historiques de première main ; un corpus longtemps exploité pour la reconnaissance de « la dite Casbah » tout en survolant son aire de production et d’activité. La recherche a fait référence, surtout, à la littérature arabe datant du 9 au 14ème siècle, la littérature et les représentations cartographiques et iconographiques du 16ème siècle, les documents de l’administration ottomane, ainsi que les archives du génie militaire français. A travers un ensemble de quatre critères de lecture : la géomorphologie, le réseau hydrographique, les cheminements naturels et les types d’établissements humains, il a été possible d’interpréter le processus de l’implantation et de la consolidation du territoire de la ville d’El-Djezaïr et d’en déduire les différentes phases d’extension de son aire de production et d’activité, leur étendue, leurs limites naturelles et anthropiques (rivières, ponts, forts isolés, ...) ainsi que les différentes formes d’implantation humaine qui ont existé autour de la ville, notamment ses « Fohos », pluriel de « Fahs » à l’instar de Fahs El-Abiar, Fahs El-Kadous, Fahs El-Djenane.... . La recherche a permis, enfin, d’établir une définition plus détaillée du terme « Fahs», un terme d’origine andalouse, selon Yakout El-Hamawi.

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