Au Pays De La Grandeur Historique : La Petitesse Littéraire

Résumé: Alors même que tout le monde s’accorde à voir le début de la fin de l’Histoire, un véritable engouement pour cette dernière s’amorce avec vigueur, surtout chez les jeunes écrivains des générations postindépendances. Sans doute en mal de thématiques porteuses de sens nouveaux, d’engagements périlleux et désintéressés, d’ambitions de créativité et d’originalité constructives, d’affirmations identitaires valorisantes et authentiquement écrites, de revendications lucidement littéraires, certains auteurs, tentent d’interroger l’Histoire, avec, il faut bien le reconnaitre, de rachitiques moyens, aussi bien scripturaires que thématiques, et plus encore, idéologiques. Kaouther Adimi, auteure encensée, a occupé, pendant un certain temps, les plateaux des télévisions occidentales, louée par toutes et tous. Dans Des pierres dans mes poches, la narratrice est préoccupée par sa situation de vieille fille, et bien qu’elle semble avoir réussi, vivant de l’autre côté de la Méditerranée, elle demeure encore sous l’influence d’une mère acariâtre qui lui reproche de ne pas avoir pu se « caser ». Elle doit rentrer, le temps du mariage de sa sœur cadette, appréhende ces retrouvailles, et finit par réfléchir comme sa mère. Nos richesses, introduit plusieurs personnages cette fois. Edmond Charlot, personnage présent-absent, revit, à travers des carnets ou mémoires tout à fait fictifs, dans cette librairie qu’il a créée, à Alger, dans les années trente. Et fait revivre au lecteur les heures sombres du colonialisme, mêlées à celles actuelles de l’effritement des valeurs qui fait que cette librairie qui affichait ce slogan révélateur selon lequel « Un homme qui lit en vaut deux » se trouve condamnée à devenir une boutique de beignets. Ryad, étudiant algérien, établi en France, considère cette monstrueuse transformation comme un stage, indispensable à son cursus, sans plus. Et met dehors Abdallah, le gestionnaire des lieux. Ce dernier, devient sans domicile fixe.

Publié dans la revue: Paradigmes