Décomposition De L’evolution De L’age D’entrée En Union : Une Comparaison Entre Femmes Des Pays Musulmans Et Chrétiens

Résumé: A l’aide des données d’enquêtes démographiques et de santé, cette étude a pour objectif d’identifier la source du recul du calendrier de primo-nuptialité chez les femmes musulmanes et chrétiennes. Pour ce faire, la méthode de décomposition a été utilisée. Il ressort des analyses que, en ce qui concerne les femmes chrétiennes, le recul de l’âge d’entrée en première union est dû à une modification de la structure sociale, notamment une baisse du pourcentage de femmes sans instruction au sein de la population féminine. Ce qui implique un accroissement du nombre d’années d’étude : d’où le recul de l’âge d’entrée en union. Par ailleurs, l’effet potentiel de la religion sur l’âge d’entrée en union est inhibé par l’instruction de la femme. S’agissant des femmes musulmanes, le recul du calendrier de primo-nuptialité s’explique par un réel changement de comportement et non par une modification de la représentativité des différentes couches sociales au sein de la population. La décomposition avancée montre que le changement observé chez les femmes musulmanes est général et concerne toutes les couches sociales et les femmes sans instruction encore plus. Tout ceci démontre une baisse de l’influence du contexte, notamment religieux, sur l’âge d’entrée en union des femmes. Ainsi, certaines valeurs traditionnelles, qui sont de l’ordre social, telle que la valorisation du mariage précoce, tombent progressivement en désuétude et reculent devant l’évolution de la société.

Publié dans la revue: Revue Algérienne des Etudes de Population