Érosion En Nappe Et Ruissellement En Montagne Méditerranéenne Algérienne
1996
Autre
Sciences Et Technologie

Université Belhadj Bouchaib - Ain Témouchent

D
Dr Éric Roose , Dr Mourad Arabi , Dr Khaled Brahamia , Dr Rachid Chebbani , Dr Mohamed Mazour , Dr Boutkhil Morsli

Résumé: Depuis le début du siècle, la région montagneuse septentrionale de l'Algérie est soumise à de fortes pressions en hommes et en bétail qui ont contribué à une sévère dégradation des sols, de la couverture végétale et des rivières. Pour protéger les terres et réduire l'envasement des barrages, l'administration des Forêts a imposé une stratégie d'équipement hydraulique rural appelée «Défense et restauration des sols» (DRS) qui tient à la fois de la RTM (Restauration des terrains de montagne: mise en défens et reforestation de 800000 ha de terres épuisées dans les hautes vallées et correction des ravines en amont des barrages) et de la CES (Conservation de l'eau et des sols: terrassement de 350000 ha de terres cultivées). Mais, dès 1980, l'échec de cette approche était patent. Malgré quarante ans de DRS, les terres continuent de se dégrader, les paysans n'entretiennent pas les dispositifs et les transports solides sont aussi préoccupants. Deux instituts de recherche (l'INRF et l'Orstom) ont décidé, en 1985, d'unir les efforts d'une douzaine de chercheurs pour tester une nouvelle approche participative visant à la valorisation de la terre et du travail tout en réduisant les risques d'érosion en milieu rural: la gestion conservatoire de l'eau, de la biomasse et de la fertilité des sols (GCES). Il s'agit d'intensifier les systèmes de culture régionaux pour mieux protéger la surface du sol contre l'énergie des pluies et du ruissellement. Cet article présente la synthèse des mesures de ruissellement, d'érosion en nappe et de production de biomasse sur un réseau de 50 parcelles (de 100 m2 ) réparties dans quatre régions méditerranéennes montagneuses (pentes de 10 à 45 %) s'étageant de 400 à 900 m d'altitude et recevant de 300 à 650 mm de pluie. De 1986 à 1995furent comparés les comportements de jachères nues (risque maximal), de systèmes de production régionaux (blé,fève, vigne,fourrages, verger, parcours) et de systèmes améliorés (fertilisation, semences sélectionnées, pesticides et herbicides, rotation céréales-légumineuses, cultures associées au verger, enrichissement des parcours). Durant cette décennie, les pluies au nord-ouest de l'Algérie ont été déficitaires et peu agressives, à part quelques orages de fréquence rare (100 à 400 mm en un à cinq jours) qui laissent des blessures profondes dans le paysage. Le ruissellement a été très modeste sous végétation naturelle ou cultivée (Kram = 1 à 11 %), sauf lorsqu'une grosse averse est tombée sur des terres saturées, tassées, dénudées ou encroûtées, auquel cas il a pu atteindre 30 à 85 % et causer beaucoup de dégâts en aval. L'érosion a été modérée tant en milieu cultivé que naturel (E =0,1 à 3 t/ha/an) ; elle a atteint 20 t/ha sur solfersialitique rouge sur un versant nu de 35% de pente (35 fois moins qu'en Côte d'Ivoire!). Lafaiblesse de l'érosion s'explique partiellement par les pluies déficitaires, mais surtout par la remarquable résistance des sols à l'érosion en nappe (Kusle = 0,002 à 0,02) due à la richesse des sols en cailloux et en argile saturée en calcium. Curieusement, on n'a pas observé de relation étroite entre la pente, le ruissellement et l'érosion: cela remet en cause la pratique systématique des terrassements dont l'écartement est calculé d'après la pente uniquement (équations de Ramser, Saccardy, etc.). Un diagnostic approfondi sur chaque colline est nécessaire pour comprendre le fonctionnement du versant avant d'entreprendre son aménagement. Les rendements en culture améliorée, à Ouzera, passent de 7 quintaux à plus de 45 quintaux à l'hectare pour le blé d'hiver, de 28 à plus de 40 quintaux pour le raisin, auxquels il faut ajouter 3 tonnes de blé ou de fève en culture associée. De plus, la paille et les autres résidus de culture voient leur rendement augmenter très nettement (de 2 à 22-30 quintaux à l'hectare) de telle sorte que la production animale (et la disponibilité en fumier) peut aussi se développer. Le revenu net à l'hectare est multiplié par trois à vingt selon le système de production choisi: la capacité de nourrir la population sur un terroir a donc augmenté. En définitive, l'amélioration des systèmes de culture (et la GCES) a permis d'accroître la productivité des terres et de réduire les risques érosifs, à condition qu'elles reçoivent suffisamment de pluie pour valoriser les intrants (P > 400 mm).

Mots-clès:

algérie
montagne méditerranéenne
semi-aride
stratégie aces
érodibilité des sols
vertisol
sol fersialitique
sol brun calcaire
amélioration des techniques culturales
érosion
ruissellement
rendement
revenu net
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