Étude Floristique Comparative De La Forêt De Madna Et La Forêt D'el Ghicha Laghouat

Résumé: L`étude a été réalisée au niveau de la forêt d’Ouaren durant le printemps 2016, exposée à une dégradation avancée sous de nombreux facteurs principalement anthropozoïques qui a favorisé l’ouverture du paysage végétal suite à la modification de sa composition et de sa structure. Le travail réalisé a pour objectif de comparer d’un point de vue phytoécologique les formations de deux parties essentielles de la forêt, l’une appartient à la Commune d’El Ghaicha, l’autre à celle d’oued M’Zi. La méthodologie adoptée est celle de l'échantillonnage systématique basée sur la réalisation des relevés phytoécologiques et le traitement des résultats par l’application des indices écologiques. Les résultats obtenus montrent que les formations végétales étudiées sont principalement arbustives et buissonnantes, constituant un véritable matorral, un maquis haut, moyen et ouvert typiquement méditerranéen, mais contenant de nombreuses infiltrations steppiques. Floristiquement la Station d`El-Ghaicha est Assez riche, les individus végétaux se répartissent en 14 familles, 28 genres avec 32 espèces dont les familles les plus représentées sont les Asteraceae, Poaceae, Fabaceae, Plantaginaceae et les Cupressaceae ; Celle de Madna floristiquement est Très riche avec 72 taxons, se répartissant en 27 familles et 58 genres, les familles les plus représentées sont les Asteraceae, Brassicaceae, Cistaceae, Poaceae, Caryophyllaceae, Plantaginaceae, Geraniaceae et Lamiaceae. L’importance de l`élément méditerranéen peut s’expliquer par le fait que la zone d’étude est appartenu au domaine Maghrébin-Steppique auquel s’ajoutent des pénétrations méditerranéennes. Notons que la majorité des espèces recensées dans les deux stations sont des espèces vivaces ; les éléments des types biologiques sont plus abondants dans la station de Madna contrairement à celle d`El-Ghaicha, la formation végétale de la station d`El-Ghaicha est plus ouverte par rapport à celle de la station de Madna, les phanérophytes y couvrent respectivement 15% contre 40,28%, et le sous-bois couvre 5,85% contre 61,69%. Les résultats de richesse et diversité spécifique montrent que la Station de Madna est floristiquement très riche par rapport à celle d`El-Ghaicha (assez riche). Le recouvrement de l’arbre Pinus halepensis est très élevé dans la Station d`El-Ghaicha, il croît avec l’élévation de la topographie et l’affleurement de la Roche-Mère ; contrairement à l’arbuste Juniperus phœnicea, suite à la compétition interspécifique exigée par les pins qui colonisent les hauteurs. Les indices de similarité calculés montrent que la biodiversité inter-habitats est élevée. Les deux stations sont écologiquement très homogènes, elles ont la même physionomie de végétation, la différence réside principalement dans la composition et la structure du sous-bois, compte tenu de l`ampleur de l`action du surpâturage qui est plus excessif dans la Station d`El-Ghaicha par rapport à celle de Madna. Ces formations végétales résultent de la dégradation avancée des forêts de l`ilex, elle est d`origine anthropozoïque et peut passer progressivement à la formation de la garrigue (matorral moyen et ouvert sur un substrat calcaire). Cette dégradation est plus avancée dans la Station d`El-Ghaicha que dans celle de Madna, et elle est mise en évidence par la chaméphytisation et la thérophytisation progressive de la végétation, et par les nombreuses infiltrations steppiques telles que : Artemisia sp., Macrochloa tenacissima, Paronychia argentea, Bombycilaena discolor, Plantago albicans… etc.

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