Sappho De Lesbos : Mythe Poético-érotique Chez Lamartine Et Charles Baudelaire

Résumé: Personnage historique, ayant réellement vécu à Lesbos pendant l’Antiquité, la poétesse Sappho est un mythe littéraire. Le parcours tragique de cette figure transhistorique a fasciné plusieurs écrivains et peintres. Elle est peu connue, même si ses biographes s’accordent à penser qu’elle fut très prolifique, au même titre que son contemporain Alcée. Seuls quelques fragments restent de sa fabuleuse production. Surnommée par Platon « la dixième muse », Sappho a inspiré à Baudelaire ses pièces intitulées « Les femmes damnées », et à Lamartine un long poème qui relate ses derniers instants avant son saut suicidaire du rocher Leucade situé en Grèce. On se rappelle que, parmi les poèmes ayant exposé le poète des Fleurs du mal à la disgrâce, figurent les textes éminemment érotiques qui mettent en scène des tribades en proie aux brûlures du saphisme. Chez nos deux poètes, Sappho incarne le caractère fatal de l’érotisme. Avec Baudelaire, la figure de Sappho bénéficie d’un traitement fragmentaire, voire laconique, en ce sens que les pièces sur lesquelles son ombre plane sont dépourvues d’une narrativité exhaustive. Quant au poète romantique, il met surtout l’accent sur la souffrance de la muse lesbienne éconduite par le nocher Phaon dont elle s’est amourachée. L’auteur de Les méditations poétiques déploie des stratégies lyriques dans la reprise de ce mythe. Tandis que, le poète de « Gravure fantastique » fait de Sappho une figure associant confusément érotisme et spiritualité. Dans cet article, il s’agit d’étudier, chez Baudelaire et Lamartine, les occurrences du mythe saphique qui symbolise la maitrise de la composition poétique et la fatalité de l’éros

Publié dans la revue: Revue algérienne des lettres