Profil Immunohistochimique Du Cancer Du Sein Et Aspects Évolutifs.

Résumé: Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent de la femme en Algérie et dans le monde. Cette maladie touche la femme non seulement dans son intégrité physique et psychologique mais également dans sa féminité. Les résultats obtenues à partir de notre série de 313 malades rejoignent certaines données publiées de la littérature, mais apparaissent discordants avec d’autres résultats. Il s'agit d'une étude descriptive prospective et rétrospective des carcinomes mammaires diagnostiqués chez 313 malades dans le laboratoire d’anatomie pathologie du CHU d’ORAN de 2011 à 2015. Nous avons cherché à identifier dans ce travail les facteurs pronostiques et ou prédictifs dans le cancer du sein infiltrant, en étudiant la validité analytique et clinique des biomarqueurs immunohistochimiques : récepteur œstrogène et progestérone, HER2 et Ki67 avec un Cut-off à 14 %. L’âge moyen des malades est de 49.78 ± 11.29 ans. La taille tumorale moyenne est de 2.4±1.2 cm avec une majorité de T2 à 72.8%. Le type histologique le plus fréquent est le carcinome infiltrant de type non spécifique avec 89.1% des cas et le grade II de SBR est majoritaire avec 80.2%. Les emboles vasculaires sont présents dans 35.1% des cas. Le curage axillaire est positif dans 75.3% des cas. Les caractéristiques biologiques de nos tumeurs sont la positivité des récepteurs hormonaux à 65.5%, Les récepteurs de l'Her2-Neu sont surexprimés dans 22.4% des cas. Le ki67 est ≤ 14% dans 60.1%. Le sous-type moléculaire le plus fréquent est le luminal. Selon nos résultats, les récepteurs hormonaux ne sont pas corrélés à l’âge mais sont statiquement liés aux autres facteurs tels : la taille tumorale, les emboles néoplasiques, la nécrose tumorale, l’infiltration ganglionnaire, le statut HER2 et le taux de KI67. Les carcinomes infiltrant de type non spécifique sont Récepteurs Hormonaux positifs à 58.9% alors que tous les carcinomes lobulaires infiltrants et mucineux de notre série sont RH positifs. Les carcinomes médullaires et métaplasiques sont récepteurs hormonaux négatifs. La surexpression de l’HER2 et un taux élevé de KI 67 (14%) dans notre série sont associés à un grade élevé, à la présence d’emboles et à une infiltration ganglionnaire, mais sans aucun lien statistique avec l’âge. Les carcinomes mammaires dans notre série de malades reflètent les mêmes caractères de la population générale, par sa survenue à un âge jeune, son importante taille tumorale et la fréquence de facteurs histopronostiques péjoratifs.

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