Place De La Chirurgie Radicale Dans Le Traitement Du Kyste Hydatique Du Foie

Résumé: Introduction Il a été longtemps considéré que la résection du dôme saillant était un traitement acceptable de la majorité des kystes hydatiques du foie en raison de sa simplicité, malgré la fréquence élevée de suppurations chroniques et de fistules biliaires externes prolongées observée. Les progrès de la chirurgie hépatobiliaire et de l’anesthésie sont en train de modifier cette attitude en faveur des procédés radicaux aux suites favorables en matière de morbidité, durée de séjour et de récidive. Notre étude consiste à affirmer à travers nos résultats la faisabilité de la chirurgie radicale en toute sécurité dans la mesure où ce procédé est réalisé en milieu hospitalier spécialisé. Matériels et méthodes Il s’agit d’une étude descriptive, prospective et mono-centrique menée sur une période de quatre ans allant de juin 2008 à juin 2012. Les objectifs principaux sont de réduire la morbidité représentée essentiellement par la fistule biliaire externe et donc de réduire la durée de séjour postopératoire. Résultats 83 patients ont été retenus dans l’étude, l’âge moyen est de 43 ans avec un sex ratio de 0,45. Il a été pratiqué 31 interventions radicales et 52 interventions conservatrices. La morbidité des interventions radicales est de 6,4 % pour une mortalité de 3,2 %. La morbidité des interventions conservatrices est de 57,8 % pour une mortalité de 1,9 %. Le séjour hospitalier a été de 3.96 ± 0.44 jours pour les procédés radicaux contre 9.52 ± 2.35 jours pour les interventions conservatrices. Conclusion En Algérie, à l’instar d’autre pays, le kyste hydatique est en état d’endémie et pose un véritable problème de santé publique. Si le kyste hydatique du foie est une affection bénigne, ses complications dont la plus fréquente et la plus grave est l’ouverture dans les voies biliaires a une corrélation directe avec la morbidité et peut parfois engager le pronostic vital. Nous estimons que dans un milieu hospitalier spécialisé et sécurisé et dans des indications bien précises, le dogme que la chirurgie radicale est un procédé dont le risque est trop important pour une affection bénigne ne devrait plus être retenu.

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