Caracterisation Biochimique, Minerale Et Anatomique D’atriplex Halimus Et D’atriplex Canescens (pursh) Nutt. Sous Stress Salin

Résumé: Atriplex halimus L., endémique des régions méditerranéennes et Atriplex canescens (Pursh) Nutt., endémiques des régions américaines introduite en Algérie sont deux halophytes des régions semi-aride à aride. La tolérance à la salinité de NaCl (100, 300 et 600 mM.l-1) de population d’Atriplex halimus L. d’Oran et de population d’Atriplex canescens (Pursh) Nutt. d’El Bayadh est analysée. Les paramètres étudiés sont le malondialdéhyde (MDA), les protéines totales, l’activité peroxydase (POD), les sels minéraux (Na++, K+, Ca++, Mg++ , Cl-) et l’anatomie des racines, tiges et feuilles. Les résultats montrent une variabilité dans l’accumulation du MDA des plantes témoins et stressées qui met en relief la variabilité des réponses inter et intra spécifique et l’intégrité des membranes cellulaires peu atteinte chez les deux espèces et davantage chez Atriplex halimus L. Néanmoins, Atriplex halimus L. est sensible au sel à faibles concentrations alors que, Atriplex canescens (Pursh) Nutt. ne l’est qu’à des concentrations élevées. Ce qui présume que les deux espèces diffèrent dans leur capacité de compartimenter le sel au niveau de leurs racines. L’effet du sel sur l’activité POD est marqué par l’activation de cette enzyme chez Atriplex halimus L., sous les faibles concentrations de sel, dans les racines et les feuilles et seulement dans les racines d’Atriplex canescens (Pursh) Nutt., cette activité POD est par contre, absente dans les feuilles d’Atriplex canescens (Pursh) Nutt. présumant vraisemblablement l’implication d’autres activités enzymatiques ou non enzymatiques dans le processus de l’élimination des ROS des feuilles chez Atriplex canescens (Pursh) Nutt.. En réponse au stress de NaCl, les teneurs en Ca++ et K+ diminuent. Néanmoins, à la faible concentration saline, le Ca++ s’accumule dans les tiges et les feuilles d’Atriplex halimus L. et dans seulement les racines des plantes d’Atriplex canescens (Pursh) Nutt. En revanche, les feuilles deviennent de moins en moins riche en K+, autant pour le Mg++ sous tous les traitements à la salinité dans tous les organes des deux espèces. Le Na+ s’accumule en grandes quantités dans les feuilles. Néanmoins, cette accumulation ralentit sous l’effet de sel au-delà de 300 mM.l-1 chez Atriplex canescens (Pursh) Nutt., alors que la charge en ce cation augmente dans les tiges et les racines. De ce fait, Atriplex halimus L. (originaire d’Oran de l’Algérie) est une halophyte de type « includer » Tandis que Atriplex canescens (Pursh) Nutt. (originaire d’El Bayadh) est une halophyte de type « includer » à des concentrations inférieures ou égales à 300 mM.l-1. Par contre, à 600 mM.l-1, la plante change de type pour devenir une halophyte de type « excluder ».Ce changement de type peut être un moyen d’éviter les effets néfastes du stress ionique résultant du stress salin chez cette espèce. D’autre part, la microanalyse (EDX) révèle que le Ca++ et le Na+ sont deux éléments essentiels des racines d’Atriplex halimus L. et que seulement Ca++ l’est pour Atriplex canescens ; Au niveau des feuilles, les Na+ et Cl- caractérisent essentiellement Atriplex halimus L. cependant, pour les plantes d’Atriplex canescens (Pursh) Nutt., les K+ et Cl- sont dominants. Le Na+ représente alors, l’élément spécifique des racines et des feuilles d’Atriplex halimus L. et le K+ représente l’élément spécifique des feuilles d’Atriplex canescens (Pursh) Nutt.. La réponse au stress salin semble révélée des caractéristiques anatomiques spécifiques qui s’opèrent à plusieurs niveaux (organique, tissulaire et cellulaire). Elle révèle des modifications adaptatives comparables à celles observées pour d’autres espèces en conditions stressantes. Les structures racinaires d’Atriplex canescens (Pursh) Nutt. semblent moins sensibles au sel par rapport à celles des racines d’Atriplex halimus L. Les tiges révèlent une forte activité irrégulière du cambium caractéristique des Amarantacées bien visible à l’échelle cellulaire. Les feuilles montrent une structure anatomique spécifique caractérisant l’anatomie kranz par la présence d’une gaine périfasciculaire riche en chloroplastes. L’observation de la surface foliaire met en évidence la présence de trichomes sur les deux faces de la feuille montrant des différences dans la structure et la densité des vésicules et des stomates indiquant des différences propres à chacune des deux espèces.

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