Etude De La Cyclicite Et Suivi De La Reproduction Chez La Chienne Domestiqure (canis Familliaris)

Résumé: Le présent travail représente un essai clinique d’induction de l’oestrus conduit sur seize (16) chiennes domestiques en comparant deux traitements à base de deux molécules anti-prolactines, agonistes de la dopamine (Bromocriptine & Cabergoline). Le cheptel expérimental soumis préalablement à un suivi médicalisé du cycle oestral pendant 4.5 mois, a été réparti en deux lots d'étude à savoir le lot "A" d'induction à la Bromocriptine (n=8) et le lot "B" d'induction à la Cabergoline (n=8). Les chiennes du premier lot ont reçu par voie orale 0.05 mg/kg/j de Bromocriptine (Parlodel© cp sec 2.5 mg) jusqu'à apparition du pro-oestrus ou pendant une durée maximale de 40 jours; et les femelles du deuxième lot ont reçu par voie orale 0.005 mg/kg/j de Cabergoline (Galastop© Solution Orale de 15 ml) jusqu'à apparition du pro-oestrus ou pendant une durée maximale de 40 jours. L’objectif étant d’évaluer comparativement ces deux protocoles en fonction de divers critères d’efficacité, à savoir le taux d’induction, le taux de gestation, le taux de natalité, la taille de la portée (prolificité), la durée du traitement, le raccourcissement de l’intervalle interoestral (raccourcissement de l'anoestrus) et l'effet sur la durée de l'interoestrus du cycle suivant le cycle induit (retour en chaleur après cycle induit). La différence significative entre les résultats obtenus pour les deux lots d'étude a été vérifiée par l'application d'un test statistique de signification adéquat à la situation (Test des probabilités exactes de Fisher). Dans un second temps et une seconde approche, nous avons exploité statistiquement les données cytologiques (ECV) et hormonales (Progestéronémie) recueillies pendant toute la période d’étude afin d’évaluer un sens de corrélation entre la progestéronémie et les taux cellulaires (taux d'éosinophilie taux de basophilie), puis d'affiner cette corrélation par l'application de certains critères à ces paramètres hormonaux et cellulaires. L'objectif ici est de trouver un critère cellulaire fiable comme indicateur d'un seuil bas de progestéronémie. Cette approche s'insère dans le cadre général de la réévaluation de la cytologie vaginale en début du pro-oestrus. Le traitement à la Cabergoline s'est montré plus efficace que le traitement à la Bromocriptine avec des taux d'induction de gestation et de natalité de 87.5% versus 25%; et une différence statistiquement significative (P<0.05). La probabilité pour que le hasard puisse expliquer cette différence est (P = 0.020279721) de loin en dessous du seuil de signification de 5%. La durée du traitement à la Cabergoline a été de 24.43 ± 7.77 jours (Moy ± SEM) avec une plage de confiance de 16.66 à 32.20 contre une durée de traitement de 34.50 ± 6.86 jours et un intervalle de 27.64 à 41.36 pour le traitement à la Bromocriptine. De plus, le traitement à la Cabergoline a permis de raccourcir l'intervalle interoestral chez les femelles d'étude à cyclicité normale d'une moyenne de 43.40 ± 14.30 jours [29.10j – 57.70j] par contre aucun raccourcissement de cet intervalle n'a été obtenu avec le traitement à la Bromocriptine sur les deux chiennes répondant à l'induction. Quand à la taille moyenne de la portée, aucune différence significative n'a pu être enregistrée entre les mises-bas précédentes et la mise-bas du cycle induit. L'intervalle interoestral du cycle suivant le cycle induit n'a été affecté par aucun des deux protocoles d'induction de notre étude. Il en résulte que, dans les conditions de cette étude, le traitement à la Cabergoline est cliniquement plus efficace et plus sûr que le traitement à la Bromocriptine, dans l'induction d'un oestrus fertile suivi de gestation qui aboutit à la naissance d'une portée de taille normale (inchangée) et un retour en chaleur dans un délai normal après cycle induit. Les résultats de cette étude suggèrent par ailleurs que la Cabergoline est plus efficace que la Bromocriptine dans le rétablissement de la cyclicité chez les chiennes souffrant d'un interoestrus anormalement prolongé ou d'anoestrus primaire et secondaire en l'absence de causes extra-gonadiques. Pour la deuxième partie du travail, l'exploitation statistique des données cytologiques et hormonales de l'étude a montré qu'au début du pro-oestrus, la progestéronémie est en corrélation nette et hautement significative (p<0.001) avec les pourcentages en cellules basophiles et éosinophiles. Parmi les critères cytologiques évalués pour les deux pourcentages cellulaires, celui d'avoir plus de 40% de cellules basophiles sur le frottis vaginal (>40% de basophilie) s'est montré le plus fiable avec une marge d'erreur nulle. Son application signifie que lorsque le pourcentage des cellules basophiles est strictement supérieur à 40%, nous avons une très forte certitude que la progestéronémie soit inférieure à 2ng/ml (il est donc inutile de doser cette hormone), et qu'une fois ce pourcentage de basophilie devient inférieur à 40%, les dosages prendront alors toute leur valeur. Ainsi, dans le cadre du suivi du cycle, cet indicateur cellulaire aurait un intérêt particulier à prévenir des dosages coûteux et inutiles de la progestérone et réduire leurs nombre au début du pro-oestrus.

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