La polyarthrite rhumatoïde (PR)
est une maladie auto-immune
qui atteint plusieurs articulations: mains
cou …. Parmi les complications de cette pathologie inflammatoire
la destruction du cartilage
entrainant une raideur matinales
douleurs chroniques souvent violentes avec une gêne fonctionnelle importante pouvant mener à l’handicap. En plus des articulations
la polyarthrite rhumatoïde peut attaquer divers organes (Cœur
foie…). Elle est une maladie dégénérative provoquant une désorganisation progressive de l’os et du cartilage. En conséquent
les personnes atteintes vivent des difficultés quotidiennes liées à ces complications
de simples gestes deviennent très pénibles à réaliser: se laver les cheveux
taper sur un clavier d’ordinateur
tourner la poigner d’une porte ou prendre un stylo devient un véritable supplice.
Même si le pronostic vital n’est pas fatal
l’espérance de vie sera réduite et la qualité de vie sera altérée à savoir
la modification des rapports avec l’entourage familial proche
l’invalidité et l’handicap
etc. Comme le souligne Dadoun « La PR peut mener à une destruction articulaire
à l’origine d’une altération de la qualité de vie
d’un handicap et d’une réduction de l’espérance de vie
en moyenne estimée à 10 ans » (Dadoun
2013). Contrairement à ce que l’on pouvait croire
il ne s’agit pas d’une maladie réservée aux personnes âgées car elle touche tous les âges. La polyarthrite atteint surtout les femmes
généralement entre 25 et 60 ans
parfois même les femmes plus jeunes
les enfants eux-mêmes et les adolescents ne sont pas à l’abri. Elle peut débuter dans 40 à 50 % des cas après un événement traumatique marquant la vie personnelle (décès
intervention chirurgicale
à cette agression violente
le patient devra faire face et s’adapter
pour prévenir des réactions pathologiques. Nous voulions comprendre cette population de patients en cernant leurs qualités du fonctionnement mental avec le degré de leur atteinte par la polyarthrite et nous avons pu trouver pour cela
la théorie psychosomatique de l’école de paris fondée par Pierre Marty
qui explique la conception économique
ainsi que la gravité et l’évolutivité du processus de somatisation qui dépendent del’organisation économique du malade et de son centre moteur lié à la qualité de mentalisation.
La mentalisation réside dans le travail de l’appareil psychique
dont la gestion des excitations - qu’elles soient internes ou externes - diffère d’une personne à l’autre. Le sujet traite l’excitation par le biais de son appareil psychique en la transformant en énergie psychique qui à son tour produit une symptomatologie mentale et/ou caractérielle. Ce travail psychique apparaît chez des personnes dotées de mécanismes labiles et rigoureux ainsi que d’une richesse fantasmatique.
les personnes dépourvues de rigueur défensive et de richesse fantasmatique- c’est à dire qui ne peuvent élaborer les excitations au niveau psychique- se mettent à ce moment là à utiliser d’autres mécanismes comme le caractère et le comportement. Quand cela n’est pas possible
il en résulte un processus de somatisation soit par régression soit par désorganisation somatique. Cette désorganisation emprunte un chemin inverse du principe évolutif progrédient
elle touche d’abord les fonctions les plus évoluées (comme les fonctions mentales) puis elle s’élargit pour atteindre les fonctions les moins évoluées (somatisations).
Le symptôme organique quel que soit le degré de sa gravité
doit être pris dans la dynamique évolutionniste et historique avec la continuité de l’existence du sujet
en intégrant ce symptôme dans son économie psychosomatique
A son tour Claude Smadja (2003)
explique que l’approfondissement de la connaissance du fonctionnement mental des malades somatiques est la seule boussole qui puisse nous guider dans la complexité des rapports psychosomatiques. Mais elle nous apprend aussi que nous ne pouvons écarter de nos préoccupations théoriques une recherche d’ordre nosographique.
Le courant psychosomatique du fait de sa démarche scientifique visant à synthétiser l’ensemble des connaissances médicales et psychologiques
considère l’individu comme un ensemble de systèmes qui forment une unité psychosomatique. Le déséquilibre non compensé
en particulier lié à un appareil psychique fragilisé
va entrainer un désordre dans le fonctionnement de cette unité.
Actuellement toutes les recherches en psychosomatiques insistent sur l’apport de l’environnement. Selon les études déjà réalisées
l’apport de l’environnement favorable joue le rôle de pare-excitations
parfois jusqu’à substituer et remplacer l’appareil psychique défaillant des personnes fragilisées. De ce point de vue
pour maintenir une homéostasie générale de ces personnes vulnérables
il convient important de leur procurer un cadre de vie approprié. C’est ainsi que les études réalisées par (Dressler et Bindon
2001) ont montré que quelqu'un peut percevoir une situation comme étant stressante sans qu’il y’ait d'anxiété ou de signes de détresse
s'il bénéficie d'un soutien social. A l'inverse
semble constituer un facteur de vulnérabilité face à un événement stressant. Toutefois
l'importance et la spécificité de l’apport de l’environnement ne résident pas dans la somme des relations
mais plutôt dans la qualité des supports affectifs qu'elles représentent pour un malade
comme le soulignait C. Herzlich : « Un environnement favorable semble renforcer les défenses immunitaires et peut avoir un rôle curatif important. Les maladies sont à la fois la résultante de facteurs génétiques et de la capacité de l’individu à faire face à l’environnement
y compris aux divers aspects de la vie en société. La santé est de plus en plus vue comme un mode de relation de l’homme avec son milieu où interviennent facteurs humains
conditions écologiques et structures sociales » (Herzlich
malgré l’ampleur des douleurs physiques
des répercutions psychologiques ainsi que des problèmes socioéconomiques causés par la PR
certains malades restent bien insérés dans la société grâce à l’apport de l’environnement favorable en rapport avec le soutien moral que leur procure l’entourage familial ainsi que l’équipe médicale qui les prend en charge.
En s’appuyant dans notre recherche sur la théorie psychosomatique de Pierre Marty
nous nous somme référés à sa nosographie
qui demeure le noyau de notre étude
se présentant comme suit: la bonne mentalisation
la mauvaise mentalisation d’ou la névrose de comportement
enfin la mentalisation incertaine.
le choix de ce thème est dû d’un côté à la gravité de la polyarthrite rhumatoïde entant que rhumatisme le plus grave
le plus sévère et le plus fréquent
qui présente un problème de santé publique avec la rareté des études effectuées dans le domaine psychologique
et d’un autre côté à l’importance de l’impact de la qualité de la mentalisation
ainsi que la nature de l’apport de l’environnement sur la tenue du corps.
les objectifs de cette recherche sont de cerner le fonctionnement mental des personnes adultes atteintes de PR à partir l’analyse de leurs productions aux tests projectifs de Rorschach et du TAT
en visant à faire ressortir les indices de capacités ou de failles de mentalisation
ainsi que la nature de l’apport de l’environnement et leurs influences sur l’évolutivité
la réversibilité de la maladie.
Toutefois en cherchant à nous documenter sur le sujet
nous avons été surprise du manque de publication sur l’étude du fonctionnement mental des personnes atteintes de PR
nombreux sont les praticiens (médecins
psychologues) qui reconnaissent le rôle important du fonctionnement psychique dans l’évolutivité et la réversibilité de la maladie
ces données n’ont jamais fait jusque-là l’objet de publication en psychologie clinique.
nous allons pour cela présenter succinctement quelques études réalisées sur les malades atteints de PR.
Les résultats d’une étude de 2018 intitulée « Arthrite et santé mentale »
publiée dans NATURE COMMUNICATION ont fait le lien entre l’inflammation associée à la PR et la façon dont les messages concernant l’inflammation ressentie par le patient sont relayés entre son cerveau et son système nerveux central (Scherpef et al
2018). Les chercheurs sont d’avis que ces modifications au cerveau sont les raisons derrière la fatigue
la douleur et l’incapacité́ de penser clairement. Avoir le cerveau embrouillé est également un autre symptôme d’arthrite inflammatoire. Avoir le cerveau embrouillé peut entrainer des épisodes de confusion mentale
de désorientation et de frustration. Incapable d’avoir les idées claires
les patients ont de la difficulté́ à se concentrer et ont des problèmes de mémoire. Une autre étude a été effectuée en 2010
par la société française de rhumatologie
sur le risque de dépression et d’anxiété au cours de la polyarthrite rhumatoïde débutante - résultat de la cohorte ESPOIR- réalisée par L. Bacconnier
dans le but de déterminer les facteurs prédictifs de souffrance psychologique au sein d’une population de polyarthrite rhumatoïde débutante. À cet effet
l’étude a concerné 641 patients (78
8 %) avec une durée d’évolution moyenne de la maladie de 7
l’évaluation Psychologique s’est faite de l’inclusion à 36 mois sur le questionnaire MENTAL HEALTH INVENTORY-5 (sous composant du questionnaire de qualité de vie SF36).Concernant les résultats
les réalisateurs de cette recherche notent une prévalence de troubles psychologiques de 46
88 % à l’inclusion. Il existe un effet temps sur le score psychologique au cours des 36 mois avec une diminution de la fréquence des troubles (25
le risque de troubles psychologiques (anxiété et dépression) au cours de la polyarthrite débutante est fréquent et est associé à un mauvais score fonctionnel.
Nous soulignons le manque de consistance des résultats du fait que cette étude s’est focalisée sur l’apparition de l’anxiété et de dépression qu’au début de la polyarthrite alors que ces états sont vécus par le patient tout au long de sa vie du fait que cette maladie est chronique
de même ces troubles psychologiques ne cesseront pas de compliquer sa vie.
une étude a été réalisée par l’association nationale de défense contre l’arthrite rhumatoïde (ANDAR)
qualité de vie et sévérité de la maladie chez des patients polyarthritiques en France
dont l’objectif était d’évaluer le niveau de fatigue à différents stades de la PR et les corrélations avec d’autres symptômes et d’évaluer l’impact de la fatigue sur la qualité de vie des patients. Les méthodes utilisées dans cette recherche sont multiples : une enquête rétrospective par courrier auprès des membres de l’association nationale de défense contre l’arthrite rhumatoïde. Un questionnaire spécifique et pré-enquête comprenant des outils validés contenant des données sociodémographiques et médicales
la capacité fonctionnelle (HAQ) et utilité (QDV
la fatigue (échelle visuelle analogique
l’état psychologique (EVA « moral »)
l’impact de la polyarthrite sur la sexualité. Les résultats indiquent que la fatigue était présente chez une très grande majorité des patients polyarthritiques (90%). Par contre
cette étude n’a pas précisé la sévérité de la fatigue (coté pathologique) sur l’ensemble de la population.
en 2012 et en vue de l’obtention d’un diplôme de Master
nous avons réalisé une recherche sur la qualité de vie chez les polyarthritiques
à travers l’utilisation de l’échelle de « l’EMIR »
une échelle mesurant spécifiquement la qualité de vie chez les polyarthritiques. Il était ressorti de cette étude
une forte altération de la qualité de vie chez tous les cas rencontrés
témoignant d’une problématique autour d’une dépendance ainsi qu’un fort sentiment d’anxiété en rapport avec leur devenir. .
1. Déroulement de la recherche
Toute la recherche a été effectuée au sein de trois cabinets de rhumatologie à fonction libérale
se trouvant au centre ville de la wilaya de Bejaia
où nous avons sélectionné une population d’étude contenant une quinzaine de cas (15) de patients adultes atteints de polyarthrite rhumatoïde. Notre choix en lien avec ce lieu de recherche
découle du fait que le médecin rhumatologue est en général en première ligne lorsque les symptômes apparaissent. Nous etions aussi contraints d’effectuer cette recherche (pré-enquête et enquête) dans des cabinets à fonction libérale de rhumatologie
car jusqu’à ce jour les patients atteints de PR dans la wilaya de Bejaia
sont partagés entre le service de médecine interne et celui de l’orthopédie
sachant que le CHU de Bejaia reste dépourvu d’un service de rhumatologie
contrairement aux CHU appartenant à plusieurs autres wilayas qui possèdent des services de rhumatologie très performants.
Durant la première étape de la pré-enquête comme phase exploratoire
destinée à connaître la population d’étude
quatre cas dans un seul cabinet de rhumatologie. Nous avons pu préciser notre question de départ et nos questions spécifiques de recherche découlant de la revue de littérature traitant notre thématique. Cette étape de pré-enquête
nous a permis d'élaborer et d'affiner nos hypothèses de recherche
de vérifier ainsi que de tester les outils d'investigation auprès de notre population d’étude afin de savoir s’ils sont suffisants et adéquats pour le recueil des données.
A travers maints entretiens cliniques de recherche effectués auprès des malades
nous avons pu enrichir notre guide d’entretien pré établie
par plusieurs questions. Ces différentes questions
nous ont permis de recueillir
des informations non seulement sur la maladie
mais aussi sur le vécu général du malade
tant sur le plan physique que psychique. En outre
pendant ces entretiens nous avons eu la possibilité de saisir l’état émotionnel du patient à travers le style d’énonciation qui se manifeste essentiellement par des hésitations
d’observer le coté non verbal par des silences
pleurs.... qui sont tous des indicateurs des états de déprime
d’anxiété et révélateurs de la qualité de mentalisatio
En synthèse notre pré-enquête
nous a permis de remarquer l’existence d’un rapport entre la qualité de la mentalisation et la tenue du corps d’un malade polyarthritique. . Par la suite
nous sommes passés à l’enquête qui est la deuxième étape nous permettant le recueil de données ainsi que la vérification de nos hypothèses. Nous avons constitué une population de polyarthritiques adultes rencontrés dans deux cabinets de rhumatologie à fonction libérale
-autres que celui dont nous avons réalisé notre pré-enquête-.
Tous les sujets rencontrés étaient informés des objectifs de la recherche
de son déroulement et du respect de la confidentialité (l’anonymat). Ils ont librement consenti à participer à notre recherche par leurs consentements éclairés. Ensuite
nous avons constitué une population de 15 cas adultes atteints de polyarthrite rhumatoïde (10 femmes
5 hommes) dont l’âge varie entre 25 et 60 ans. Puis
nous avons demandé aux médecins traitants de nous fournir toutes les informations importantes
nécessaires concernant leurs états de santé.
Nous avons effectué dans un premier temps des entretiens semi-directifs à l’aide d’un guide d’entretien élaboré et finalisé en pré-enquête
et dans un deuxième temps
nous avons respectivement fait la passation des tests projectifs
le Rorschach et le TAT. Les rencontres se sont déroulés dans un cadre approprié - bureaux
tests…- au sein des trois cabinets de rhumatologie- . Les témoignages de malades durant les entretiens
évoquent et abordent un mal au quotidien
la demande de l’aide a été exprimée fréquemment par la majorité d’entre eux
cherchant à soulager leur souffrance psychique étant à l’origine de leur souffrance physique causée par la PR et ce
dans le but d’améliorer leur qualité de vie
afin de pouvoir mener une vie partiellement saine.
notre recherche s’est déroulée comme suit :
Nous avons d’abord procédé par l’entretien clinique de recherche -qui est un outil incontournable et irremplaçable dans la recherche en psychologie clinique-
qui varie d’une à plusieurs séances (en fonction des cas)
par lequel nous avons pu détecter le niveau atteint de la tenue du corps
à savoir le degré de gravité de la PR
ces différentes complications
d’autres affections organiques s’il y a lieu …. Ainsi que la nature de l’apport de l’environnement.
Puis nous avons opté à la passation du test projectif de Rorschach
suivi en dernière séance par le test du TAT à travers lesquels nous avons pu cerner la qualité du fonctionnement mental
ainsi que son rapport aux différents niveaux de la tenue du corps. Cette dernière est répartie selon le domaine de rhumatologie en trois niveaux bien distincts : bon
le patient ayant une bonne tenue du corps ne souffre pas d’autres maladies antérieurs et la PR est classée selon la médecine
dans la forme bénigne à savoir qu’elle ne retentisse pratiquement pas sur l'activité quotidienne
même après plusieurs années d'évolution
de ce fait on dit que le malade présente une bonne tenue du corps. Contrairement à celui qui présente une mauvaise tenue du corps qui est souvent de l’ordre d’une mauvaise mentalisation. Quant au patient doté d’une mentalisation incertaine
l'évolution se fait de façon progressive
par poussées inflammatoires
évolutives entrecoupées de rémissions plus ou moins complètes. Chaque poussée est à l'origine d'une recrudescence des douleurs articulaires mais aussi des déformations avec installation lentement progressive d'un handicap fonctionnel plus ou moins important. De ce fait on dit que le malade présente une tenue du corps moyenne
où cette médiation reste relative selon les cas.
En se référant à la théorie psychosomatique de Pierre Marty
nous avons pu choisir ces techniques de recueil de données nous permettant de pouvoir répondre à nos hypothèses de recherche en lien avec la qualité de la mentalisation des sujets atteints par la polyarthrite rhumatoïde (bonne
la nature de l'apport de l'environnement (favorable ou défavorable)
ainsi que leur influence sur la tenue du corps d’un polyarthritiques adulte.
Notre analyse nous a permis de procéder par une catégorisation de sujets
en fonction des données distinctes d’une catégorie à l’autre. Ces données nous ont permis de cerner les qualités de mentalisation chez une quinzaine de sujets adultes atteints de polyarthrite rhumatoïde
se divisant en trois types : la bonne mentalisation
la mauvaise mentalisation
la mentalisation incertaine. Nous avons essayé de mettre un lien entre la qualité de la mentalisation et la tenue du corps en l’occurrence
l’évolutivité ou la réversibilité de la PR
cela en s’appuyant sur la grille d’analyse (expliquée ci-haut)
détectant le niveau de la tenue du corps chez un polyarthritique adulte.
2.1. Première catégorie : patients ayant une bonne mentalisation
Le groupe appartenant à la catégorie de patients ayant une bonne mentalisation contient deux (02) sujets polyarthritiques de sexe féminin
âgées respectivement de 38 et 45 ans
pouvant de manière générale préserver leur équilibre vital ainsi que leur tenue du corps malgré quelques déséquilibres organisationnels auxquels elles ont été exposées
mais qu’elles ont réussies à dépasser par la suite
Nos deux patientes ont manifesté beaucoup d’enthousiasme pours participer à la recherche
où la relation s’est établie très rapidement. Elles semblaient à l’aise et se sont exprimées aux entretiens en toute confiance et d’une façon très spontanée L’état de santé physique des deux sujets appartenant à cette catégorie
se caractérise par une certaine divergence l’une de l’autre
l’une a été affectée par plusieurs atteintes corporelles de nature non nuisible et sa réponse aux traitements médicaux était efficace
tandis que l’autre n’a jamais connu d’autres problèmes de santé physique hors que la PR.
Cette catégorie se caractérise relativement par le maintien de l’équilibre vital
de la tenue du corps malgré quelques troubles liés à des situations traumatisantes dont elles étaient rééquilibrées facilement par la suite.
A l’entretien nos deux sujets réussissent à historiciser leur discours
par une narration riche d’associations
de mise en lien et de mise en sens. De même
leur discours est corrélé d’affects
généralement les affects sont présents et associés à des représentations qui les contiennent. La liaison affect /représentation serait de bonne qualité marquée par une capacité à relier ses affects avec des mots
à les rendre communicables
et compréhensibles par eux-mêmes et par l’autre. Les sujets organisent leur discours dans une succession temporelle d’événements
avec association de leur discours. Ces deux sujets ne sont pas en attente de questions du chercheur pour s’étayer et ceci évoque une relation d’objet suffisamment intériorisée pour pouvoir se lancer seuls dans l’aventure de l’historicisation. Ils ont des références au monde interne
aux souvenirs qui sont d’ailleurs tellement nombreux qu’il n’est pas possible de les reprendre ici. Ils font beaucoup de rêves et leurs vies onirique est riche d’ordre du processus de refoulement. Ces deux cas sont stables
posés et n’ont pas de difficulté d’expression des émotions
comme nous signalons chez eux un maintien d’une bonne tenue du corps
Les protocoles de Rorschach
paraissent riches en contenus associatifs
sauf que la productivité se voit bonne chez l’une et moyenne chez l’autre
mais elle reste toujours dans la norme. Aussi nous signalons le traitement de toutes les planches par les deux patientes
sans qu’il y ait de refus. Les sujets abordent le matériel dans une approche analytique (le nombre de réponses détaillées est important
sans exclure l’approche globale)
ce qui explique l’existence d’une approche perspective analytique. Les protocoles Rorschach des deux patientes paraissent très riche en nombre de réponses kinesthésiques envahissant toutes les planches du protocole
attestant qu’il ya bien existence d’une variété en vie pulsionnelle libidinale et /ou agressive. Quant tenu de la présence et de la qualité des Kinesthésies humaines et animales (H et A)
les deux protocoles mettent en avant des possibilités à utiliser leurs mondes internes
ainsi qu’une prédominance de liaison affect /représentation
le fait de pouvoir les rendre communicables et compréhensibles. Aussi
nous remarquons l’existence d’une variété en processus défensifs en lien avec les processus de contrôle ainsi que de labilité. Du coup
les déterminants sont variés
ce qui va dans le sens d’un imaginaire riche
ils sont tous représentés sauf l’estompage
ce qui pourrait évoquer l’idée que le contrôle émotionnel se produit par le biais de processus d’élaboration secondaire.
Les procédés défensifs différents d’un sujet à l’autre puisque nous remarquons chez l’un
une prédominance des mécanismes de contrôle ainsi que d’inhibition où la vie pulsionnelle est contrôlée en utilisant des précautions verbales
la présence des conflits intra psychiques
ainsi que d’important silence pendant le discours qui se remarque au niveau des temps de latence qui sont longs indiquant les mécanismes d’évitements du conflit. En effet
sa relation à la réalité reste satisfaisante. Par contre
les processus de contrôle sont les plus fréquents se caractérisant par: hésitations
ruminations puis viennent en seconde position les processus labiles marqués par l’érotisation des relations ainsi que l’investissement des émotions et des affects. Même si les contenus apparaissent parfois de mauvaise qualité formelle
mais nos patientes réussissent toutes les deux à se rattraper en utilisant la secondarisassions
sans avoir besoins d’étayage.
L’espace imaginaire se voie à travers le type de résonance intime (TRI ) qui va dans le sens
ce qui tend vers un imaginaire riche d’autant que le F% est juste dans la moyenne (66%) et (68%)
ce qui indique une adaptation efficace à la réalité sans se laisser envahit par le concret
le formel et le conformisme. La présence de 5K pour l’une et 4K pour l’autre
indique un imaginaire riche. Le A% (40%) et (44%)
[35 à 50%] est dans la moyenne ce qui confirme la bonne adaptation sociale
cela en plus de l’intégration complète de l’image corporelle chez les deux patientes.
nous pouvons dire que nous nous trouvons ici en présence d’éléments nous permettant d’inférer une bonne qualité de mentalisation assortie d’un espace imaginaire riche
qui permet des investissements objectaux et libidinaux.
Le contenu des deux protocoles sont riches suite à l’existence d’une grande variété d’associations
des procèdes défensifs utilisés
avec existence de différents procédés de dégagement de type (A-1)
contribuant dans le dégagement du discours. En effet
le traitement des conflits est sur le plan relationnel et/ou interne pour que les histoires soient structurées et prennent un écho fantasmatique.
la majorité des problématiques ont été perçues et traitées tout en ayant une résonance avec le contenu latent de la majorité des planches du TAT. Les deux sujets ont projeté leurs vécus subjectifs à la dernière planche (16).
Dans le cas de nos deux sujets
la perte d’objet est reconnu et peut-être symbolisée dans les protocoles de TAT
le processus de séparation est exprimé et paraît intégré
marquée par une liaison pulsionnelle libidinale. Leurs assises narcissiques apparaissent globalement plutôt solides. Concernant cette intrication pulsionnelle
nous la retrouvons dans la continuité et la mobilité du travail psychique. Selon Catherine Chabert (1998)
« l’intrication pulsionnelle se traduit par la liaison des mouvements associatifs
à la fois dans les contenus et dans les conduites psychiques qui en permettent l’expression ». (Chabert
Nous remarquons à travers les deux protocoles une certaine richesse interne des vies pulsionnelles adaptées à la réalité
quant aux identifications
elles se caractérisent par la clarté chez l’une et par l’ambigüité chez l’autre. Concernant
la mentalisation qui caractérise le travail de l’appareil psychique
cette catégorie de patientes se caractérise par l’investissement d’un espace psychique par lequel les stimuli sont traités
en utilisant des mécanismes défensifs qui varient d’un sujet à l’autre Les résultats de chaque cas obtenus au premier test (Rorschach) est compatibles aux résultats du second (TAT) et même s’il y en a une légère différence entre nos cas
cela n’affect pas leur qualité de mentalisation qualifiée comme bonne. A cet effet
nous pouvons dire que nous sommes en présence d’éléments qui nous permettent d’inférer une bonne qualité de mentalisation assortie d’un espace imaginaire riche
qui peut parfois faire défaut
mais sans entraver les investissements objectaux et libidinaux du sujet.
2.2. Deuxième catégorie : patients ayant une mauvaise mentalisation
Cette catégorie de patients ayant une mauvaise mentalisation contient 08 cas polyarthritiques qui sont de façon générale caractérisés par un espace psychique réduit leur permettant de traiter les excitations internes et externes engendrant chez eux une mauvaise tenue du corps .
La dégradation de l’état de santé physique parait très importante chez la majorité des sujet appartenant à cette catégorie
d’où leur exposition à plusieurs maladies de nature nuisible
sans qu’il y ait de réponse efficace aux différents traitements médicaux. Certains d’entre eux ont été exposés à des poussées récidives et à des érosions graves d’où l’absence de résistance induisant ces sujets à une dépendance importante à leurs environnements. Tandis que d’autres qui développent moins de pathologies physiques hors que la PR
leurs réponses aux traitements médicaux diffèrent d’un sujet à l’autre
tout en signalons que le degré de l’évolutivité de la PR varie aussi d’un cas à l’autre.
il existe d’autres cas qui n’ont jamais été exposés à des atteintes somatiques que ce soit avant la PR où après. La préservation et la maintenance de ces patients relativement à leur états d’équilibres physique
à savoir une tenue de leurs corps plus en moins stable
est liée à la prise en charge qu’ils acquièrent par leur environnements familial
médical. Ces cas restent fragiles
et peuvent révéler une désorganisation corporelle
s’ils subissent des événements traumatiques
sans la présence d’un système de pare excitation prodigué par l’environnement.
dont le fonctionnement mental est représenté de façon générale par une très faible capacité de résistance aux différentes maladies
certains d’entres eux se sont affectés par des atteintes organiques qu’ils ne pouvaient surmonter (02 cas). D’autres cas n’ont jamais rencontré d’autres maladies organiques hors que la PR (02)
leur équilibre physique est relativement maintenu suite à l’apport de l’environnement favorable notamment sur le plan de leur prise en charge
sauf qu’ils restent fragiles en une proie facile à une désorganisation corporelle dans le cas où ils subissent d’autres chocs émotionnels. De plus
ce défaut d’intériorité commun à nos sujets
selon Morasz « de la difficulté à être seule
de l’anaclitisme de la relation d’objet
du besoin d’étayage du moi sur celui de l’autre». (Morasz
Durant les entretiens effectués avec les cas appartenant à cette catégorie
nous avons pu avoir peu de renseignements en rapport avec leur passé suite au manque d’associations. En tenant compte de l’absence d’une symptomatologie mentale
nous constatons que le fonctionnement de ces patients se caractérisent par une pauvreté des souvenirs avec accent porté sur le factuel
vivre dans le présent de façon permanente avec un manque émotionnel.
leur discours est marqué par la répétition d’événements douloureux
des situations d'échec notamment de type professionnel et/ou relationnel. Les rapports entre affects et représentations sont totalement absents. Cela en plus d’une incapacité de pare-excitation aux différentes maladies du fait que 3 sujets ont fini par avoir des prothèses articulaires [une prothèse au niveau de la hanche (2 cas)
une au niveau du genou (1 cas). Ils paraissent cependant au cours des entretiens en attente de nos questions
même s’ils font preuve de capacités de liaison dans un deuxième temps.
La majorité d’entre eux sont en attente de questions du chercheur qui est un moyen d’étayage pour eux afin de combler leur manque (04cas): leur attitude passive nous a mis dans une position d’être assez interventionniste et d’établir des liens dans leurs histoires pour les leur soumettre. Les interventions faites par le psychologue chercheur sont carrément rejetés par certains sujets. Du coup
leurs discours sont marqués par de nombreux silences.
Leurs états de déprime renforcent leur besoins d’étayage sur l’autre. Le plaisir ne vient pas d’eux mais de l’autre
ce qui nous rappelle la conception de Donald Winnicott (1989) à propos du faux-self dont la caractéristique majeur est la soumission.
ils sont caractérisés par l’absence de liaison entre affects et représentations avec l’utilisation des procédés défensifs de type primitifs marqués par des processus d’évitement des conflits reflétant une profonde pensée opératoire tout en ayant recours aux comportements.
Tous ces patients vivent dans une carence de mentalisation
un désert fantasmatique et un fonctionnement marqué par « la morosité
la honte et la faible estime de soi au regard des idéaux du moi extérieurs et infantiles. Brusset (2008) déclare que cette position d’infériorité qu’occupent la majorité des éléments appartenant à cette catégorie
pourrait renvoyer à ce que souligne Smadja « à une soumission à l’idéal du moi [...] qui occupe toute la place parce que la fonction interdictrice du surmoi s’est effacée» (Smadja
La majorité se caractérise par l’absence de rêves
qu’ils appellent plutôt des cauchemars reflétant cet état brut des émotions à travers leurs caractères sanguinolent
et violent. Ce sont des rêves crus qui ne sont pas rares chez les malades somatiques mal mentalisés Selon Pierre Marty
ils se rencontrent aussi rarement
et pendant des temps plus cours
chez d’autres sujets (Marty
La majorité des protocoles Rorschach sont pauvres en productivité d’où le nombre de réponses est nettement inférieur chez la majorité de cas par rapport à la norme
ce qui atteste une grande faiblesse de la productivité et une inhibition massive de l’espace imaginaire
du refus de quelques planches. Certains d’entre eux présentent une inhibition patente au niveau du nombre de réponses et du temps de latence
révélant encore une difficulté de mentalisation. D’autres expriment davantage de charge pulsionnelle
ils vivent plus d'affects dépressifs et sont psychiquement moins inhibés. La majorité d’entre eux réussissent à donner des réponses après avoir répété la consigne par le chercheur. Dans le protocole
il y a peu de liaisons affect représentation et quand elles ont lieu
le contrôle formel échoue
le sujet se trouve déborder par ses affects à tonalité dépressive.
Nous remarquons une différence dans le mode d’appréhension de la réalité d’un sujet à l’autre
mais le mode d’appréhension des réponses globales dépasse largement celui des réponses détails chez la majorité des cas (G > D).
la forte présence des mécanismes d’inhibition (reflétée notamment par le nombre très bas des réponses au Rorschach
le TRI coartatif dans la majorité des cas) est un autre élément qui vient barrer la décharge de la pulsionnalité agressive. Tout comme la productivité basse
ce TRI coartatif va dans le sens d’une inhibition massive de l’activité fantasmatique. C’est davantage une fantasmatique réprimée à tonalité dépressive exprimant une carence fantasmatique.
Les déterminants sont relativement variés dont la majorité sont formels
avec absence de Kinesthésie qui évoque la carence de vie intérieure exprimable
mis en scène. Ceci convergerait avec l’absence de vie imaginaire reflétant un travail mental abrasé. La présence de couleur et d’estompage fait chuter le F% et nous éloigne un peu d’un tableau alexithymiques rigidement structuré notamment chez la majorité des sujets (06 cas).
La vie pulsionnelle est très pauvre et les contenus sont très limités où ils se résument en un ou deux contenus parmi tous les autres
comme chez un cas ou tout les contenus sont de type animal : A%=100% dont nous soulignons une certaine stéréotypé de la pensée. Le nombre de banalité est très bas et/ou carrément absent chez la majorité des sujets
ce qui pointe une difficulté d’adaptation sociale
Cette catégorie de patients dont la vie fantasmatique est pauvre
s’accroche trop à la réalité externe
cette relation parait parfois appropriée et parfois ratée. Le refus de quelques planches est dû à l’incapacité des sujet à traiter quelques situations suite à l’efficacité du processus de persévération d’où l’accrochage au même contenu malgré le changement du stimulus
ce contenu qui est plus souvent lié à une lésion articulaire. Aussi
on souligne des perturbations au niveau de l’image du corps ainsi que dans l’identification chez la majorité des cas.
L’image du corps est atteinte dans son unité et son intégrité : elle reflète à la fois un moindre investissement narcissique de soi et un trouble dans l’investissement d’autrui. La dialectique de subjectivation est entravée par la difficulté pour accepter de perdre les premiers objets et suscite la formation de symptômes psychosomatiques sous le poids d’un surmoi intolérable.
La mentalisation s’avère effectivement défaillante sur le plan de la symbolisation des pulsions agressives (traitement factuel du rouge
dans un second temps une projection crue). Les principaux résultats démontrent un évitement du monde des émotions. Par conséquent
les capacités de mentalisation sont faibles chez cette catégorie de patients.
Les protocoles du TAT se caractérisent par une pauvreté associative avec le refus de quelques planches par certains sujets. Le traitement des planches est effectué à travers les mécanismes défensifs en rapport avec des processus d’évitement du conflit d’où les processus phobiques
comportementaux et opérationnels. Quelques processus de contrôle et/ou de labilité en rapport avec des processus de caractère de valeur non rationnelle sont introduits. Quant aux processus primaires
ils sont présents dans touts les protocoles.
Dans les protocoles TAT de cette catégorie des sujets ayant la mauvaise mentalisation
nous remarquons que malgré l’utilisation du même registre défensif presque par tous les sujets
cela ne signifie pas que leurs procédés défensifs soient utilisés de la même façon et du même poids puisque nous remarquons que chaque cas possède ses propres caractéristiques d’investissement. Nous assistons dans la majorité des protocoles à une fréquence des procédés narcissiques
recours à l’idéalisation témoignant une dynamique de perte d’objet qui paraît difficile à assumer par les cas de cette catégorie et suscitant une angoisse d’abandon. Même si tous les indicateurs ne convergent pas
ces patients présentent un faible investissement narcissique d’eux-mêmes notamment la dévalorisation de soi
qui sont représentés dans leurs discours en particulier lorsqu’ils évoquent les liens familiaux et professionnels
et ont tendance à recourir majoritairement à des défenses narcissiques.
Nous remarquons aussi l’absence des conflits internes et/ou relationnels aboutissant à une construction des histoires fantasmatiquement pauvre. De façon générale
la majorité des problématiques n’ont pas été traités suite à l’attachement des sujets au contenu manifeste des planches. La majorité des conflits n’ont pas été traité
ce qui donne l’aspect des histoires banales et vacantes de tout écho fantasmatique. Il semble que les tentatives de répression /inhibition de la pulsionnalité agressive soient massives. De fait
le destin des excitations pulsionnelles agressives ne peut dans ces conditions que se retourner contre elles en empruntant la voie somatique ou une figurabilité mentale précaire quand le corps prend la relève.
nous dirons que la majorité des problématiques n’ont pas été traitées
cela en plus des refus de quelques planches notamment celles en rapport avec la problématique prégénitale. Concernant la planche 16
la majorité des patients ont projeté leur vie à travers des histoires personnelles.
2.3. Troisième catégorie: Patients ayant une mentalisation incertaine
Les cas de cette catégorie ayant une mentalisation incertaine
possèdent de façon générale une capacité moyenne de résistance du moment que la polyarthrite dans leur cas parait tantôt réversibles
tantôt évolutive et nuisibles. Leurs fonctionnements psychiques se caractérisent par une mentalisation incertaine qui se présente à travers l’usage des procédés défensifs qui ne déterminent pas clairement pour le chercheur leur qualité de fonctionnement psychique. Nous allons par là
de façon générale essayer de cerner l’état de santé physique ainsi que mentale de ces cinq (5) cas.
Malgré toutes les souffrances engendrées par la PR
l’état de santé physique diffère d’un cas à l’autre. Indépendamment de la PR
2 cas ont développé le diabète pendant leur enfances: (l’un à 6 ans
et ils deviennent polyarthritique depuis plus de 5 ans chose qui a totalement bouleversé leur vies.
L’état de santé physique de cette catégorie de sujets se caractérise par un certain déséquilibre amenant certains d’entre eux à subir de graves déformations articulaires
sauf que l’état de santé chez d’autres
semble relativement équilibré grâce a leurs environnements favorables. Ils ont été exposés à des maladies dont ils pouvaient récupérer leur équilibre malgré quelques déséquilibres liés à certains événements traumatiques (Décès de l’épouse de l’un ainsi que du fils ainé de l’autre
une situation de séparation vécue par une patiente
un licenciement professionnel subit par un patient…) mais ces sujets ont pu récupérer leur bien être par la suite. Par conséquent
nous constatons que les possibilités de par-excitations corporelles aux maladies sont juste moyennes.
Les protocoles Rorschach de 03 cas sont riches en qualité associative. La première partie de passation est consacrée au recours à des valeurs personnelles avec pauvreté en nombre de réponses (R=09)
(R=06) en traitant la planche dans sa globalité sans approfondissement et sans prise en compte des détails.
Le sujet qui a obtenu 09 réponses (R=09) arrive à s’adapter à la position projective à l’enquête
dans la deuxième partie de passation
en donnant des réponses additives
ce qui signifie le retour du refoulé
en ayant usage d’une variété de procédés défensifs non utilisés en première phase de passation
et les réponses globales ont été accompagnées des réponses détaillées dans quelques planches.
Chez le deuxième cas et à la première partie de la passation
nous avons remarqué que les réponses ont été marquées par une certaine pauvreté (R=8) en se contentant uniquement des réponses globales associées à une vie pulsionnelle riche
dont les sentiments n’ont pas été contrôlés. Quant à l’enquête
le nombre de réponses a été élevé (R=19)
marqué par peu de recours à la réalité.
nous signalons que la pauvreté du nombre de réponse obtenue (R=06)
souligne l’existence d’un espace imaginaire difficilement accessible dont les thématiques sont angoissantes et destructrices. Notant que cette pauvreté en nombre de réponse est signe d’une intériorisation des émergences pulsionnelles. L’imaginaire existe mais son accès paraît entravé. Le sujet semble être possession d’un espace imaginaire difficilement accessible et potentiellement désorganisateur
l’espace imaginaire et la mentalisation s’avèrent déficitaires.
présente un nombre de réponse encore plus riche (R=29) puisque
il a pu appréhender la réalité de façon analytique et globale
quant à la vie pulsionnelle elle est considérée comme étant riche malgré quelques dérapages envers la réalité. L’analyse nous a emmené à constater l’existence d’une irrégularité du fonctionnement chez lui
entre l’étape de passation et celle de l’enquête.
ces cas sont tous dotés d’un espace psychique marqué par une irrégularité du fonctionnement se présentant à travers un changement dans l’utilisation des procédés défensifs signés parfois par des processus labiles et parfois par des processus d’inhibition.
Après avoir analysé les protocoles TAT de cette catégorie de sujets
nous avons constaté que malgré l’utilisation du même registre défensif
il reste à souligner qu’il existe une certaine divergence dans le fonctionnement mental spécifique à chaque sujet.
La majorité des planches ont été traitées par la majorité des sujets
marqués par des histoires bien structurées
avec un écho fantasmatique. Ces histoires ont été parfois accompagnées de quelques explosions verbales qui n’ont pas eu trop d’impact sur l’enchainement global du protocole.
Certains d’entre eux utilisent des mécanismes labiles
mais pas de la même façon et même poids. Pour cela nous avons remarqué que l’utilisation de ces processus labiles par la moitié d’entre eux
est associée à des mécanismes de contrôle
avec la présence des procédés de type A1
B1 favorisant le dégagement du discours.
- La catégorie de patients ayant une bonne mentalisation
possèdent un espace psychique qui s’investie comme étant une sphère mentale dans laquelle les contenus fantasmatiques sont traités
avec existence d’une permanente circulation labile entre la réalité et la vie imaginaire
ainsi qu’une variété des mécanismes défensifs appartenant à de divers registres de fonctionnement.
Les deux patientes polyarthritiques ayant une bonne mentalisation sont les plus résistantes aux différents moments de crises rencontrées dans leur vies
d’où la fréquence de résistance aux maladies corporelles devienne élevée ce qui les emmène dans la majorité des cas à répondre aux traitements médicaux et à consolider cette résistance au niveau mental
les induisant à l’émergence d’une symptomatologie psychique -ou la renforcer si celle-ci existe déjà- au moment de l’intensification de l’énergie sur le plan économique selon la conception freudienne. A cet effet
une prédominance des procédés labiles dans le cas d’un sujet
nous remarquons une fréquence dans l’utilisation des procédés de contrôle
cela ne signifie pas que ces procédés défensifs ont été utilisés de la même intensité et fréquence
mais chaque cas est un cas particulier ayant ses propres caractéristiques.
Ces sujets ont pu garder un certain équilibre vital
maintenir une certaine tenue du corps suffisamment équilibrée suite à un traitement médical approprié. Ceci renvoie à dire qu’un sujet bien mentalisé peut être déstabilisé par des événements forts
mais son fonctionnement n’est pas désorganisé pour autant
dont il a des capacités à se rattraper.
Pierre Marty affirme qu’une maladie possède en plus de sa valeur négative
une valeur positive chez d’autres
en représentant un palier de réorganisation.
- Les cas appartenant à la seconde catégorie
sont dotés d’une mauvaise mentalisation (névroses de comportement)
ils se caractérisent par une absence d’un espace psychique qui joue un grand rôle dans le traitement des conflits
cela en plus d’une pauvreté des souvenirs et une carence fantasmatique par manque d’expressions affectives à travers leur attachement à la réalité concrète tout en vivant dans une actualité permanente.
A partir des résultats du test de Rorschach
nous pouvons avancer que ces sujets présentent une fragilité de l’enveloppe corporelle avec une problématique d’intégrité corporelle et un retentissement sur le sentiment d’identité.
Cette catégorie de patients
se décrit par une faible résistance aux maladies corporelles
étant en rapport avec la nature de leur fonctionnement et la divergence est représentée par les différents moyens par lesquels leurs atteintes corporelles sont manifestées :
Certains cas se sont accrochés à leurs atteintes corporelle de façon opératoire
mécanique à travers leurs maintiens à toutes les conditions et conformités de médications afin de pouvoir contrôler leur maladie grâce à un soutien de l’environnement qui joue un rôle primordial dans le pare-excitation
sauf que ces patients restent en proies de déséquilibre corporel s’ils subissent d’autres chocs ou traumas
en l’absence d’environnement favorable.
D’autres patients sont exposés à une désorganisation progressive
avec une succession d’atteintes corporelles
souffrants de plusieurs maladies
les induisant parfois à des états d’handicap
témoignant une fragilité de la tenue du corps.
nous sommes en face de patients qui présentent une désorganisation progressive
qui a probablement pris naissance dans une dépression essentielle
différents événements traumatiques. Par conséquent
la dépression essentielle dans laquelle entrent la majorité de ces patients est constituée de l’affaiblissement fondamental de l’objet. Une désorganisation progressive se met en place avec cette dépression essentielle ainsi qu’une vie opératoire.
que les sujets de cette catégorie
présentent un fonctionnement illustrant une mauvaise mentalisation. La fragilité de leur Moi est nettement représentée par une enveloppe déficitaire en lien avec une désorganisation progressive.
- Le fonctionnement mental des sujets ayant une mentalisation incertaine
se caractérise par une désorganisation marquée par un préconscient très irrégulier
mais sans que la mentalisation soit insuffisante.
Nous avons remarqué des divergences entre les résultats obtenus par le Rorschach et ceux obtenus par le TAT. Au Rorschach
nous signalons une différence entre les processus utilisés pendant la passation marqués par la prédominance des procédés labiles et pendant l’enquête marqués par la présence des procédés labile utilisés en alternance avec des procédés de contrôle. Quant au TAT
nous remarquons une prédominance des procédés labiles.
dont le fonctionnement mental est marqué par une désorganisation remarquable
au test de Rorschach présenté par l’utilisation des processus défensifs primaire en lien avec les procédés de contrôle. Contrairement
c’est les procédés labiles qui prennent de l’ampleur
puis viennent les procédés de contrôle en seconde position
ce qui nous emmène à parler d’une irrégularité fonctionnelle existante entre l’application des deux tests chez les cas de cette catégorie. Aussi
cette irrégularité apparait au test du TAT par des planches dont les réponses sont condensées (tel que PL1 et PL2)
contrairement aux autres planches qui sont tout à fait restreintes (tel que PL3BM
ce qui atteste cette irrégularité.
Ce fonctionnement ne protège pas certains patients de différentes maladies qui se décrit par quelques atteintes corporelles rencontrées pendant l’enfance
quelques angines répétées et éventuelles atteintes articulaires) pour qu’ils soient atteints d’une PR à l’âge adulte
chose qui les laisse exposés à des complications de santé physique. En effet
ces sujets sont marqués par une désorganisation corporelle probable dans le cas où ils fonctionnent avec le volet de mauvaise mentalisation
par contre ils ont des capacités à dépasser leurs maladies s’ils réussissent à fonctionner avec le volet de bonne mentalisation.
nous dirons que les possibilités de résistance aux maladies sont moyennes
en raison de l’irrégularité de leur fonctionnement mental.
et nous ne pouvons clore cette thématique de recherche autour de la relation entre la qualité de la mentalisation et l’évolution de la polyarthrite rhumatoïde et donc son influence sur la capacité de la tenue du corps chez les patients souffrant de cette maladie
sans pour autant nous permettre de présenter les principaux résultats obtenus :
Chez La catégorie des patient ayant une bonne mentalisation
les résultats de chaque cas obtenus au premier test (Rorschach) est compatibles aux résultats du second (TAT) et même s’il y en a une légère différence entre ces cas
cela n’affect pas leur qualité de mentalisation qualifiée comme bonne. A cet effet
nous pouvons dire que nous sommes en présence d’éléments nous permettant d’inférer une bonne qualité de mentalisation assortie d’un espace imaginaire riche
pouvant parfois faire défaut
mais sans entraver les investissements objectaux et libidinaux du sujet.
Chez la catégorie des patients ayant une mauvaise mentalisation
cette dernière s’avère effectivement défaillante sur le plan de la symbolisation. Les principaux résultats démontrent un évitement du monde des émotions. Par conséquent
les capacités de mentalisation sont faibles chez cette catégorie de patients.
les patients ayant une mentalisation incertaine
sont tous dotés d’un espace psychique qui se caractérise par une irrégularité du fonctionnement
qui se présente à travers un changement dans l’utilisation des procédés défensifs marqués parfois par des processus de labilité et parfois par des processus d’inhibition.
A travers les éléments spécifiant les données de l’entretien clinique de recherche avec les différentes catégories de la qualité de mentalisation des malades polyarthritiques
notamment à travers les protocoles des tests projectifs( Rorschach et TAT)
nous soulignons que la polyarthrite rhumatoïde devient réversible chez les patients dotés d’une bonne mentalisation
cette richesse fantasmatique protège le corps de différentes somatisations. Par contre
cette maladie s’évolue jusqu’à induire certains patients ayant une mauvaise mentalisation à des états d’invalidité et d’handicap et donc jusqu’à atteindre un niveau faible de la tenue du corps. Les autres malades dotés d’une mentalisation incertaine
leurs états de santés physiques ainsi que leur niveau de la tenue du corps
dépondent des fluctuations provoquées par leur fonctionnement mental. Pour autant et pour ne pas rester sur ces résultats quelque peu decevant
nous souhaitons reprendre avec la nécessité qu’a souligné Xardel (2009) « d’instaurer dès le début de la vie une qualité interactionnelle
relationnelle entre l’enfant et son environnement parce que celle-ci se pose alors comme protectrice des éventuelles futures désorganisations soit comportementales soit somatiques ». (Xardel
p.278). L’auteur confirme que « La mentalisation qui se construit au fil des échanges avec la mère
qui s’appuie sur ses capacités imaginaires
de subversion libidinale est un des facteurs qui permet de construire et de préserver la qualité du fonctionnement mental face aux aléas de l'existence » (Xardel
2009 p.278). C’est pourquoi
nous nous rapprochons davantage de ce que propose l’école de Pierre Marty
pour laquelle un des objectifs majeur est de maintenir vivante la relation au sujet et la relation du sujet pour lui permettre petit à petit de dégeler sa vie psychique
C. (1998). La psychopathologie à l’épreuve du Rorschach. Paris
C. (2013).Mortalité dans la polyarthrite rhumatoïde au cours des 50 dernières années. Revue de rhumatologie
systématique et méta-analyse
and anti-tumor necrosis factor therapy: an investigation in 24
831 patients. J Rheumatol.1969
P. (1984). A propos des rêves chez les malades somatiques. Revue Française de psychanalyse
P. (1990). La psychosomatique de l’adulte . Paris
et al. A milti-modal MRI study of the central response to inflammation in rheumatoid arthritis. Nature Communication. Volume 9
C. (2001). La vie opératoire
études psychanalytiques. Paris
France : PUF- Le fil rouge.
C. (2003). Quelques remarques préliminaires à l’étude psychosomatique des maladies auto-immunes. Revue française de psychosomatique