Etude Des Propriétés Fonctionnelles Des Protéines Du Lait De Dromadaire Chez La Souris Balb/c Rendu Allergique Aux Protéines Du Lait De Vache

Résumé: Le lait de dromadaire diffère du lait de vache par sa composition chimique. Il est dépourvu de la -lactoglobuline, protéine associée aux réactions allergiques dans le lait de vache. De plus il est un excellent apport de probiotiques alliés à la santé. Cette composition unique fait de ce lait une option viable pour les personnes APLV. L’objectif de notre travail est d’évaluer l’effet de l’introduction du lait de dromadaire dans l’alimentation d’un modèle animal APLV à savoir, sur le microbiote et l’architecture intestinale, tout en étudiant un certain nombre de paramètres, dont l’hydrolyse et la réactivée de ses protéines vis-à-vis des anticorps anti protéines bovines. Cette étude est organisée en deux grands axes. Le premier étant d’étudier la réactivité des hydrolysats camelin et bovin vis-à-vis des anticorps anti protéines bovines et évaluer leur effet inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA). Nous avons commencé par un dosage des protéines totales du lactosérum pour déterminer leur concentration dans les deux laits. Ensuite on a réalisé une double hydrolyse enzymatique successive par la pepsine et la trypsine des lactosérums bovins et camelin au ratio enzyme/substrat de 1% (E/S=1/100) durant 60 min pour chaque enzyme. Nous avons testé les hydrolysats obtenus sur l’activité inhibitrice de l’ECA. Pour l’étude de la réactivité des hydrolysats nous avons utilisés la technique ELISA. Les sérums utilisés lors de cette manipulation sont obtenus suite à une immunisation à la bétalactoglobuline (-Lg) et à l’alpha-lactalbumine (-La) bovine des souris de souche BALB/c. Le deuxième grand axe de notre étude est l’évaluation de l’effet de l’introduction du lait de dromadaire dans l’alimentation des souris APLV. Pour le besoin du protocole, nous avons utilisé 40 souris femelles réparties en 5 lots de 8 souris chacun, comprenant 2 lots expérimentaux, deux lots témoin positif et un lot témoin négatif. Les souris des lots expérimentaux sont immunisées à la -Lg et -La et nourris au lait de dromadaire durant 1 semaine. Les lots témoins positifs sont immunisés à la -Lg et -La, et nourris au régime standard. Le lot témoin négatif ne reçoit rien. Un dénombrement bactérien est réalisé à partir des matières fécales (fèces) et de chyme intestinal collecté de toutes les souris du protocole, sur milieu MRS,Drigalski et Viande Foie. Une Caractérisation morphologiques ainsi qu’un test de catalase des bactéries est réalisé. Nos résultats confirment l’absence de la -Lg du lait de dromadaire. De même on a noté que le lactosérum camelin est moins concentré en protéines que le lactosérum bovin est qu’il est plus sensible à l’hydrolyse enzymatique que le lactosérum bovin. On a observé un taux d’inhibition des protéines du lactosérum du lait de vache de 98,98%plus élevé que celui observé chez le lactosérum du lait de dromadaire de 82,93%. L’hydrolyse enzymatique du lactosérum bovin réduit son potentiel antigénique sans le supprimer. Par contre il existe une faible réaction croisée détectable entre le lactosérum camelin et les Ig G anti -Lg et anti -La. L’introduction du lait de dromadaire réduit significativement (p˂0,001) l’altération de l’épithélium intestinale induite par la sensibilisation à la ß-Lg et à l’α-La, caractérisée par une atrophie villositaire. Elle contribue aussi à une augmentation très significative (p˂0,01) des bactéries lactiques et des lactobacilles chez les lots expérimentaux et provoque une diminution significative des entérobactéries et des bactéries anaérobiques dans l’intestin et les fèces dans les mêmes groupes, comparé au lot témoin positif. De façon général, les résultats obtenus montrent clairement que le lait de dromadaire apporte un effetbénéfique sur l’architecture endommagé de l’épithélium intestinale du model murin APLV et repeuple son microbiote intestinal en bactéries bénéfique (lactiques/lactobacilles), il réduit également la population microbienne pathogène (entérobactérie/bactérie anaérobie).

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